Organisateurs de marathons et de randonnées piétonnes, vadrouilleurs, consultants en écotourisme, représentants des autorités administratives ont tenu, mercredi, 6 avril 2011, une conférence de presse pour donner de précieux éclairages sur les multiples avantages que la Tunisie peut tirer de l’écotourisme et du tourisme sportif.
Placé sur le thème «tourisme sportif, tourisme saharien: réalité et horizons», la rencontre organisée par l’Association Carthago intervient en prévision de l’organisation, du 17 au 24 avril, de la 19ème édition du marathon de Djerba.
Selon Azdine Ben Yacoub, organisateur de ce marathon, l’objectif de cette semaine sportive et culturelle est «de contribuer à la promotion des vertus d’un sport pour tous où il n’y pas de vainqueurs: respect des règles, respect des autres, engagement, partage et fraternité».
Le programme prévoit des tournois de pétanques, marathons et semi marathons, randonnées pédestres diurnes à nocturnes à Djerba et à Tataouine, balades sur dos d’équidés (dromadaires et chevaux…), visites de sites naturels et archéologiques (Mosquée des sept dormants à Chenini..).
A travers cette manifestation, les organisateurs entendent promouvoir le sport touristique qualifié d’un créneau porteur propre à diversifier le produit balnéaire. Empressons-nous de préciser que le sport dont on parle n’est pas «l’industrie du muscle» mais un sport qui permet aux touristes de courir et marcher tout en découvrant le pays. C’est un peu l’esprit avec lequel est organisé le Tour de France.
Pour Taieb Bouhjar, le tourisme sportif présente l’avantage d’être un produit fourni à 99% en dehors de la haute saison, une niche qu’il importe d’exploiter à bon escient pour lutter contre la saisonnalité.
Moncef Felli, organisateur du Marathon de Tunis, a rappelé que de nos jours le nombre d’habitants pratiquant le sport est retenu comme un indice de développement et d’urbanité. Le principe est simple: un peuple qui court et qui marche est un peuple qui vit en paix et en sécurité. La France organise à elle seule 5.000 marathons par an.
L’écotourisme, autre produit à promouvoir
L’écotourisme est retenu, également, par les participants comme une niche qui peut contribuer aux côtés du sport à la diversification du produit touristique national.
M. Felli a rappelé que la Malaisie, pays touristique dont le PIB est trois fois supérieur à ceux des pays arabes réunis, a adossé son industrie touristique à la découverte de la faune et des savanes.
Mme Emna Charfi, spécialiste en écotourisme, va plus loin. Selon elle, un birdwatcher britannique (observateur d’oiseaux migrateurs) est disposé à payer pour observer, pendant une demie heure, des espèces d’oiseaux migrateurs qui hivernent en Tunisie, au moins 200 euros, soit l’équivalent d’un séjour de quinze jours en balnéaire.
Il s’agit, à ses yeux, d’un créneau à explorer avec professionnalisme d’autant que la Tunisie compte une vingtaine de zones humides protégées où séjournent pas moins de 374 espèces d’oiseaux migrateurs qui, suivant les saisons, se déplacent entre l’Eurasie et l’Afrique.
Le birdwatching n’est en fait qu’une composante de l’écotourisme et de l’observation de la nature en général (flore, faune terrestre et marine), trekking (marche à pied), randonnées équestres, plongée sous-marine, activités sportives (randonnées pédestres, équestres, chamelières, parapente, Delta plane, spéléologie, escalade.
Autres niches porteuses qui peuvent être explorées à des fins touristiques. Mme Charfi en a cité l’agro-tourisme (pratique d’activités apicoles, achat de produits du terroir, séjour dans des gîtes …) et le tourisme de nature (découverte des parcs naturels du pays: Ichkeul, Bouhedma, Jebil (Sud de Tozeur).
En dépit de ses avantages multiples, le tourisme sportif et l’écotourisme demeurent des activités peu développées. Les participants l’ont expliqué par deux facteurs: le déficit de communication et l’interventionnisme excessif de l’administration (ministère de l’Intérieur) dans le choix des itinéraires.