On compte aujourd’hui 5 millions de bouteilles de gaz dans le pays –produites respectivement par la SNDP/AGIL (2,4 millions), Butagaz (1,6 million), Total (750.000) et Sagaz (250.000)- et qui passent par les centres d’emplissage six fois par an –ce qui fait un total de 30 millions de bouteille en circulation. Or, 800.000 bouteilles parmi elles seulement par an font l’objet de réépreuve. Le nouvel arrêté –remplaçant deux textes datant d’avant l’indépendance- arrive à point nommer pour que la Tunisie rattrape son retard dans ce domaine.
Des bouteilles de gaz déchargées en soulevant la remorque comme pour du sable, souvent exposées au soleil, et ayant parfois près de 50 ans d’âge. Bref, en matière de sécurité des bouteilles de gaz, la Tunisie était en retard de plus d’un demi-siècle, à la fois dans la pratique et sur le plan des textes. En effet, le décret du 12 juillet 1956 –c’est-à-dire datant du temps de Mohamed Lamine Pacha Bey- vient tout juste d’être remplacé par un arrêté du ministre de l’Industrie et de la Technologie (MIT), en date du 25 mars 2011, et ayant trait au «contrôle technique, à l’exploitation et à la fabrication des bouteilles de gaz de pétrole liquéfié en acier soudé transportables et rechargeables et leurs accessoires». «Nous n’avons pas actualisé ce texte faute de moyens», explique Riyadh Ben Rejeb, directeur de la sécurité au MIT.
Mais en mars 2009, ce ministère va se trouver dans l’obligation d’ouvrir ce chantier tant retardé. «J’ai reçu il y a deux ans un courrier du directeur général de Butagaz m’informant que son entreprise a décidé d’adhérer à l’ADR (*)», se rappelle M. Ben Rejeb. Un accord qui, comme toute convention internationale, celui-ci est supérieur aux textes nationaux et, en l’occurrence, au décret du 12 juillet 1956 et à l’arrêté du 14 décembre 1956. Et cela dérange un peu les pouvoirs publics parce que la réglemention tunisienne est plus «stricte» que l’européenne sur deux points au moins: elle impose la réépreuve et la requalification des bouteilles de gaz tous les cinq ans et en les soumettant à une pression de 30 bars, contre respectivement 10 ans dans le contexte européen. «Nous avons finalement instauré un contrôle quiquennal pour les bouteilles fabriquées avant le 1er janvier 1986, et décennal pour celles datant d’avant cette date», note le directeur de la sécurité au MIT.
Pour couper la poire en deux, le MIT accepte la réépreuve tous les dix ans, mais ne cède pas sur la force de la pression. En outre, il profite aussi de l’occasion pour imposer quelques normes et restrictions aux opérateurs du secteur avec lesquels un dialogue est instauré à cet effet. Des normes ont été actualisées ou créées et adoptées par la suite par l’INNORPI (Institut National de la Normalisation et de la Propriété Industrielle).
On compte aujourd’hui 5 millions de bouteilles de gaz dans le pays –produites respectivement par la SNDP/AGIL (2,4 millions), Butagaz (1,6 million), Total (750.000) et Sagaz (250.000)- et qui passent par les centres d’emplissage six fois par an –ce qui fait un total de 30 millions de bouteille en circulation. Or, 800.000 bouteilles parmi elles seulement par an font l’objet de réépreuve. Le nouvel arrêté arrive à point nommer pour que la Tunisie rattrape son retard dans ce domaine.