ën de Sochaux (Photo : Sebastien Bozon) |
[11/04/2011 09:13:55] PARIS (AFP) La production industrielle française a encore augmenté de 0,4% en février, après une hausse de 0,7% en janvier, mais cette embellie est peut-être fragile, estiment les économistes.
La production de la seule industrie manufacturière, qui exclut l’activité minière et celle de la construction, a connu une hausse plus prononcée, de 0,7%, (après une hausse de 1,5% en janvier, révisée en baisse de 0,3 point), a précisé lundi l’Institut national de la statistique.
Au cours des trois derniers mois, la production a augmenté dans l?industrie manufacturière de 2,4%, et dans l?ensemble de l?industrie de 2,3%.
Sur cette période, la production a augmenté dans les “autres industries” (+1,8%), les matériels de transport (+5,6%), les équipements électriques, électroniques, informatiques et machines (+2,4%) et dans la cokéfaction et raffinage (+18,9%).
La production manufacturière des trois derniers mois a crû (+6,8%) par rapport aux trois mêmes mois de l?an dernier, précise l’Insee.
Sur le seul mois de février, la production a augmenté dans les “autres industries” (+0,7%), dans les matériels de transport (+2,3%). En revanche, elle a baissé dans les équipements électriques, électroniques, informatiques et autres machines (-0,3%).
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“L?embellie industrielle était largement anticipée par les principaux intéressés”, a commenté Alexandre Mirlicourtois, économiste chez Xerfi.
Selon la dernière enquête de conjoncture de l’Insee, le moral des industriels s’est en effet nettement amélioré.
“La production industrielle est certes en hausse de près de 14% depuis son point bas de mars 2009, mais elle reste inférieure encore de 9% à son niveau de début 2008”, a relativisé M. Mirlicourtois.
“La situation de la conjoncture s’améliore”, a observé pour sa part Nicolas Bouzou, économiste chez Asterès. “Mais certains secteurs restent mous, comme les biens d’équipement, ce qui laisse penser que l’investissement des entreprises ne repart pas aussi vite que prévu”, a-t-il ajouté.
Selon l’analyste, la croissance française du premier trimestre pourrait être robuste, mais “le socle industriel reste très fragile”.
Parmi les craintes pesant sur la santé du secteur: l’envolée des prix des matières premières. “La question majeure de cette année va être celle de la capacité des industriels à répercuter à leur client tout ou partie de la hausse subie”, a jugé M. Mirlicourtois.
“Car si les trésoreries des entreprises se sont en partie reconstituées, de nombreuses PME ont été fragilisées par la récession et restent dans une situation très précaire”, a rappelé l’économiste.
Pour Mathilde Lemoine, économiste chez HSBC, la croissance de la production industrielle devrait accélérer au premier trimestre. Mais “la hausse des coûts de production” pourrait peser sur l’investissement et le secteur au deuxième trimestre, a-t-elle mis en garde.