L’affaire des « Consultants » de Tunisie Télécom s’enlise !

Par : Tallel

L’affaire des 63 cadres contractuels de Tunisie Télécom et ce qu’elle a soulevé,
de la part du syndicat de Tunisie Télécom, comme manifestations, sit-in et
menaces de grèves ne semble toujours pas s’orienter vers un dénouement négocié.
Le syndicat appel pour le 13 avril 2011 à une nouvelle grève de 48 heures.

Si le problème semble bloqué sur l’importance des écarts de salaires entre les
contractuels (en CDD) et les cadres permanents de TT, ces derniers avancent ce
qu’ils appellent des problèmes plus profonds, mettant en cause la compétence de
certains contractuels, l’absence d’engagement et d’esprit d’appartenance à
l’entreprise.

Dans le document de référence (projet d’introduction en Bourse), la direction
générale de l’entreprise avait expliqué que le recrutement de ces compétences
répond au souci de renforcer son organisation, par le recrutement de compétences
variées et de haut niveau (technique, commercial, IT, etc.) et ce en mettant en
place une nouvelle forme de contrats à durée déterminée (CDD) de droit privé.

Elle affirme dans ce même document que «ces compétences ont contribué fortement
à l’instauration d’une nouvelle culture orientée «Résultat»; chose que réfutent
des cadres permanents de l’opérateur.

Ces derniers considèrent qu’il y a trois catégories de contractuels:

– Ceux qui possèdent des compétences rares,

– Ceux ayant des compétences égales à celles qui existent déjà dans
l’entreprise,

– Et ceux qui ont des compétences inférieures.

Pour eux, les cadres des deux dernières catégories n’ont pas de place dans
l’entreprise, alors que pour les compétences rares ils proposent d’évaluer la
réalité de leurs apports à l’entreprise en termes de résultats, de limiter la
durée des contrats et de proposer une rémunération mixte, comprenant une partie
variable basée sur la performance et la réalisation des objectifs.

Pour justifier leurs arguments, ils posent notamment ces quelques questions:
«pourquoi, malgré la présence de ces compétences rares, Tunisie Télécom a perdu
des parts de marché?» Ou bien, “combien de temps faut-il à une compétence rare
pour s’adapter à un nouvel environnement?”

Ils vont encore plus loin en faisant le parallèle entre le parcours de la
privatisation de Maroc Télécom et celui de Tunisie Télécom, aussi bien sur le
plan de la rapidité de transformation du groupe marocain, que par rapport à son
développement sur son marché et dans plusieurs pays africains, dans sa gestion
du plan des départs volontaires et dans le développement du statut et des
rémunérations de leurs cadres et employés.