à Abidjan (Photo : Issouf Sanogo) |
[12/04/2011 08:53:10] LUXEMBOURG (AFP) Les ministres européens des Affaires étrangères comptent promettre mardi au président ivoirien Alassane Ouattara leur aide économique à long terme pour l’aider à reconstruire un pays menacé par le chaos après l’affrontement qui l’a opposé à Laurent Gbagbo.
Réunis à Luxembourg, ils doivent faire le point sur les moyens de stabiliser le nouveau régime en place, après plus de quatre mois d’une crise politique née de la contestation du résultat de l’élection présidentielle par les deux candidats rivaux.
Elle s’est soldée lundi par l’arrestation du président sortant Laurent Gbagbo.
Dans un geste en faveur d’Alassane Ouattara, les Européens ont d’ores et déjà levé vendredi des sanctions clés qu’ils avaient imposées pour contraindre Laurent Gbagbo à quitter le pouvoir en l’asphyxiant financièrement.
Abidjan (Photo : Issouf Sanogo) |
Elles visaient les deux grands ports du pays, Abidjan et San Pedro, ainsi que deux entreprises stragégiques dans le secteur pétrolier ainsi que du cacao et et du café, vital pour l’économie ivoirienne. D’autres mesures similaires devraient suivre.
La Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial de cacao. Le café et le cacao représentent à eux seuls 40% des recettes d’exportations et environ 20% de son Produit intérieur brut.
Le responsable des questions africaines au sein du service diplomatique européen, Nicholas Westcott a précisé mardi devant le Parlement européen que les dernières sanctions seraient levées “le moment approprié”. “Nous tenterons d’aller aussi rapidement que possible” pour lever les sanctions, a-t-il insisté.
La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton a assuré quant à elle que l’UE allait fournir “un soutien à long terme à la Côte d’Ivoire afin de promouvoir la prospérité en vue de garantir la stabilité et d’aider à la reconstruction du pays”.
Pour l’heure, “il est trop tôt pour donner des chiffres car tout dépendra de ce que le président Ouattara nous demandera mais il est clair que l’UE entend intensifier son aide” par rapport à ce qui était prévu pour la Côte d’Ivoire avant la crise et qui a été suspendu en attendant sa résolution, indique un diplomate européen de haut rang.
“Nous sommes prêts à envisager toute une série de mesures, à présenter un paquet financier et institutionnel” en faveur du pays, a également déclaré la semaine dernière le ministre hongrois délégué aux Affaires étrangères, Zsolt Németh, dont le pays assure la présidence semestrielle de l’UE.
Reste à l’UE à trouver où dégager l’argent frais. Car en parallèle, elle entend aussi mobiliser des fonds pour soutenir l’émergence des régimes démocratiques en Afrique du Nord, au moment où l’Europe traverse une crise budgétaire.
Locomotive de l’Afrique de l’Ouest francophone et leader de l’Union économique et monétaire régionale (Uémoa, dont elle représente 40% du PIB), la Côte d’Ivoire traverse la plus grave crise économique et sociale de son histoire.
Son économie, qui repose en grande partie sur les exportations de cacao, traverse une crise sans précédent. Problèmes d’approvisionnement, inflation, chômage, système bancaire grippé: tout le quotidien des familles comme des entreprises, est bouleversé.
Toutefois, l’aide européenne ne s’annonce pas comme un chèque en blanc.
à Abidjan (Photo : -) |
L’image de M. Ouattara, président reconnu par la communauté internationale, apprécié de l’Occident et ex-responsable du Fonds monétaire international, a été gravement ternie par les accusations visant les Forces républicaines, qui lui sont loyales, après le massacre de centaines de personnes à Duékoué (ouest), pendant la prise de la ville le 29 mars.
“Tous les auteurs de violations des droits de l’Homme doivent répondre de leurs agissements”, a prévenu Mme Ashton.