Le Brésil vend 35 avions en Chine et veut équilibrer ses échanges avec Pékin

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ésidente du Brésil Dilma Roussef et son homologue chinois Hu Jintao, le 12 avril 2011 à Pékin (Photo : Ng Han Guan)

[12/04/2011 12:38:31] PEKIN (AFP) L’avionneur Embraer a signé mardi un accord pour vendre 35 avions E190 à la Chine, où la présidente du Brésil Dilma Rousseff a plaidé pour que son pays vende plus de produits à haute valeur ajoutée.

Après un entretien de Mme Rousseff avec son homologue chinois Hu Jintao à Pékin en fin de journée, le ministre brésilien du Développement, de l’Industrie et du Commerce, Fernando Pimentel, a confirmé l’achat des 35 avions Embraer.

Au prix catalogue de 40 millions de dollars par appareil, selon des sources dans la délégation brésilienne, la transaction s’élève à environ 1,4 milliard de dollars, mais M. Pimentel a refusé de donner un montant.

Sur les 35 appareils, 20 seront acquis par la compagnie China Southern et 15 par une petite compagnie régionale, Hebei Airlines.

Une vente de 10 avions de type E190 à la société CDB Leasing, administrée par China Southern, avait été annoncée en janvier.

China Southern possède des appareils d’Embraer depuis 2004 et le modèle E190 est entré sur le marché chinois en 2008. Au total, 80 appareils de différents modèles d’Embraer volent actuellement en Chine.

Le constructeur brésilien a aussi signé avec le principal constructeur aéronautique chinois, China Aviation Industry Corporation (Avic), un accord pour produire en Chine un autre appareil d’Embraer, le Legacy 600.

Une vingtaine d’autres accords ont également être signés dans les secteurs publics et privés. La Chine va notamment financer un centre technologique au Brésil.

Mme Rousseff a proposé mardi à Pékin un nouveau modèle de relations commerciales basé sur la coopération technologique et l’échange de produits de haute valeur ajoutée, alors que le Brésil vend aujourd’hui principalement à la Chine du soja, du minerai de fer et de la pâte à papier.

La Chine, deuxième économie mondiale, vend surtout des produits manufacturés au Brésil, qui occupe le huitième rang.

“Le Brésil veut inaugurer une nouvelle étape dans ces relations, un saut qualitatif par rapport au modèle que nous avons eu jusqu’à présent” et qui a permis aux échanges commerciaux bilatéraux de passer de 2,3 milliards de dollars en 2000 à 56,4 milliards de USD en 2010, a déclaré le chef de l’Etat brésilien.

De 2009 à 2010, le commerce bilatéral a bondi de 52%.

Durant les deux dernières années, la Chine est devenue la principale destination des exportations brésiliennes et le premier investisseur au Brésil, des positions auparavant occupées par les Etats-Unis et l’Espagne.

Les investissements chinois sont concentrés dans le pétrole, les technologies agricoles et la production de soja.

“Nous avons besoin de complémentarité pour favoriser une relation dynamique, diversifiée et équilibrée entre nos économies”, a ajouté Mme Rousseff, qui s’exprimait lors d’un forum réunissant près de 240 entrepreneurs l’accompagnant durant sa visite, ainsi que plusieurs dizaines de leurs partenaires chinois.

Faire que les exportations brésiliennes soient davantage “des produits à haute valeur ajoutée est le défi pour les prochaines années”, pour arriver à une “expansion durable du commerce bilatéral”, selon la présidente.

Mme Rousseff a entamé mardi une visite de quatre jours en Chine qui la conduira également à Sanya (sud), pour un sommet des cinq puissances émergentes rassemblées dans le groupe Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud).