Les marchés dans l’attente de l’introduction en Bourse de Glencore

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ège de Glencore en mars 2010, à Baar, en Suisse (Photo : Sebastian Derungs)

[13/04/2011 10:08:32] ZURICH (Suisse) (AFP) Les marchés étaient mercredi dans l’attente de l’annonce “imminente” de l’introduction en Bourse de Glencore, l’une des plus importantes en Europe, qui pourrait valoriser le géant suisse des matières premières à plus de 60 milliards de dollars.

L’annonce de l’entrée en Bourse à Londres et Hong Kong est “imminente” a indiqué mardi à l’AFP une source proche du dossier, tandis que l’agence Dow Jones Newswires a expliqué tabler sur une annonce jeudi et une cotation officielle à Londres à partir du 24 mai et à Hong Kong le 26 mai.

Glencore devrait placer environ 20% de son capital dès la première année de cotation sur l’indice FTSE 100 de la Bourse de Londres, sa principale place de cotation, a précisé la source sous couvert d’anonymat.

Au bout d’un an, ce pourcentage devrait passer à 50% du capital, a-t-elle ajouté.

L’entrée en Bourse de Glencore, jusqu’à présent aux mains de ses salariés, pourrait être la troisième plus grande opération de ce genre en Europe, selon les analystes, qui s’attendent à ce que la société basée à Baar (centre de la Suisse) lève jusqu’à 11 milliards de dollars.

En 1999, le groupe d’énergie italien Enel avait levé 17,4 milliards de dollars, l’opérateur allemand de télécommunications Deutsche Telekom avait obtenu en 1996 quelque 13 milliards et en 2006 le groupe pétrolier russe Rosneft avait levé 10,7 milliards.

Cette opération valoriserait Glencore à plus de 60 milliards de dollars, ont estimé les analystes de RBC Capital Markets. L’appel aux marchés “devrait créer un important intérêt auprès d’investisseurs institutionnels”, selon Miriam Hehir de RBC Capital Markets.

A l’origine spécialisée dans le négoce du pétrole, la société suisse dirigée par le Sud-Africain Ivan Glasenberg s’est muée aux fil des ans en un géant des matières premières.

La discrète compagnie détient désormais en propre une grande partie de ses actifs miniers (zinc, cuivre, plomb, aluminium etc.), énergétiques (pétrole et charbon) et agricoles (coton, tournesol, blé, sucre…) et s’approvisionne auprès de 7.000 sous-traitants.

Elle possède également des installations portuaires, des entrepôts et une flotte de navires pour fournir ses clients à travers le monde.

Cette capacité à s’approvisionner et à livrer à n’importe quel endroit de la planète a permis à Glencore de dégager l’année dernière un bénéfice net (hors élément exceptionnel) en progression de 40,7% à 3,8 milliards de dollars.

Glencore, qui a émis fin 2009 des obligations convertibles pour 2,3 milliards de dollars, bute néanmoins sur des capacités de financement limitées, car elle ne peut pas à l’heure actuelle lever de fonds sur les marchés comme une société cotée.

D’où le projet d’introduction en Bourse, qui devrait lui permettre de voir plus en loin encore, en assurant le financement de ses actifs coûteux et lui offrant la possibilité d’envisager des rachats.

Glencore détient déjà un nombre important de participations dans des sociétés du secteur minier, notamment dans son homologue Xstrata dont il contrôle 34,5%.

Des rumeurs évoquent une fusion entre les deux entreprises, mais rien n’a été décidé à ce sujet, selon la même source interrogée par l’AFP.