çaise, le 3 mars 2011 (Photo : Eric Piermont) |
[13/04/2011 17:00:17] SOFIA (AFP) La présidente du groupe nucléaire français Areva Anne Lauvergeon a signé mercredi à Sofia un mémorandum de coopération dans les domaines du nucléaire et des énergies renouvelables, le Premier ministre bulgare qualifiant la France de “partenaire stratégique”.
Areva travaillera à la modernisation de la seule centrale nucléaire bulgare de Kozlodoui et à la construction d’une nouvelle centrale à Béléné, sur le Danube, ainsi qu’au recyclage du combustible usé, a déclaré Mme Lauvergeon.
Areva devrait également avec cet accord “apporter son soutien dans le développement de source d?énergies renouvelables locales dont l?éolien et la biomasse”, a précisé le groupe dans un communiqué.
Le Premier ministre Boïko Borissov a pour sa part souligné qu’il comptait sur la France, un “partenaire stratégique” de Sofia, pour soutenir la centrale de Kozlodoui qui sera soumise à des tests de sécurité après l’accident nucléaire au Japon.
“Nous espérons que les deux réacteurs pourront continuer à fonctionner. L’attaque en Europe des écologistes, de gouvernements entiers, sera farouche concernant les centrales anciennes, dont Kozlodoui. Or la Bulgarie tomberait en faillite sans ses réacteurs”, a-t-il expliqué.
Areva, qui a récemment racheté la part de Siemens dans leur coentreprise dans le nucléaire, demeure seul sous-traitant de la société russe Atomstroyexport pour les systèmes de sécurité notamment dans le projet à Béléné, selon un accord signé en 2008.
Le projet prévoit la construction de deux réacteurs à 1.000 MW chacun jusqu’à 2017, selon une technologie russe moderne qui doit être mise en service pour la première fois dans un pays de l’Union européenne.
La présidente d’Areva a admis qu'”il faut refaire une évaluation globale après l’accident de Fukushima”.
“Il faut voir si nous pouvons, par rapport aux normes qui vont être adoptées en Europe, (…) avoir un Béléné qui corresponde parfaitement à ces normes”, a-t-elle souligné.
Un contrat de conseil a par ailleurs été signé mercredi entre la banque britannique HSBC et la compagnie nationale d’énergie bulgare (NEC).
HSBC devra calculer le capital de la future société mixte, le coût de la centrale et de l’énergie qu’elle produira et essayer d’attirer un investisseur stratégique. La valeur du contrat se chiffre à 2 millions d’euros plus 0,95% de l’investissement étranger stratégique, selon le ministre de l’Economie et l’Energie Traïtcho Traïkov.
Le gouvernement prendra sa décision définitive quant à la construction de Béléné sur la base des calculs d’HSBC, a précisé le Premier ministre bulgare.
La Russie a proposé à plusieurs reprises de financer la construction de la centrale. Toutefois Sofia, qui tient à présenter Béléné comme un “projet européen”, cherche un autre investisseur stratégique.
Selon l’accord de construction signé en janvier 2008 avec Atomstroyexport, le coût devait s’élever à 3,9 milliards d’euros. La partie russe estime actuellement le coût de construction à 6,3 milliards d’euros, en raison de l’inflation, mais la Bulgarie dit ne pas vouloir dépenser plus de 5 milliards d’euros.