Avec un taux d’activités en baisse de 45% pour le premier trimestre 2011, le
secteur touristique se trouve face à un grand défi, celui de la relance. «Nous
avons déjà établi un plan à cet effet. Nous attendons juste la bonne vague pour
surfer avec», lance Mehdi Houas, ministre du Commerce et du Tourisme, le 13
avril 2011. Un plan qui peine actuellement à se mettre en place, vue les
événements qui se succèdent, à commencer par la vague d’immigrants clandestins à
Lampedusa, les sit-in de la Kasbah, les événements en Libye, les réfugiés de Ras
Jedir. «Il était impossible pour nous de lancer une campagne de communication
alors que les immigrants à Lampedusa occupaient la Une des journaux européens.
Nous avons, donc, décidé de tout arrêter jusqu’à ce que ça s’apaise», explique
le ministre. A cette période, c’est le tourisme saharien qui a été le plus
affecté.
Les événements en Libye, spécialement, marquent l’esprit des touristes
européens. L’apaisement des tensions dans ce pays aurait l’avantage de booster
la saison touristique, espère-t-on. Les efforts des responsables du secteur se
tournent actuellement sur le marché algérien. C’est en ce sens qu’une campagne
de communication sera lancée et des négociations pour une ligne maritime directe
entre la Tunisie et l’Algérie ont même été entamées. Mehdi Houas annonce qu’une
visite sera programmée en Algérie. Et c’est normal quand on sait que pas moins
d’un million de touristes algériens visitent la Tunisie chaque année.
Pour sauver la saison touristique, on mise également sur le marché local qui a
été longtemps marginalisé. Les infrastructures touristiques ne sont même pas
adaptées aux besoins du touriste tunisien, reconnaît M. Houas. Il affirme que
les marchés algérien, libyen et intérieur peuvent à eux seul générer 7 millions
de touristes par an.
Par ailleurs, il indique que plusieurs hôtels devraient être reconstruits. On
les estime à 140 au plus pour bien représenter le tourisme tunisien sur les
marchés internationaux.
Concernant le budget de promotion et de marketing (60 MDT), jugé élevé par
certains professionnels, le ministre indique qu’il est nécessaire pour
promouvoir la destination. «Le Maroc consacre beaucoup plus sur la promotion du
tourisme. Et puis il y a d’autres budgets consacrés à la mise à niveau des
hôtels. D’ailleurs, on vise surtout l’amélioration de la qualité de services»,
précise-t-il en expliquant que le surendettement des hôteliers n’est pas une
priorité du ministère pour l’instant.
D’un autre côté, le ministre observe qu’un intérêt particulier devrait être
porté pour les régions. D’ailleurs, l’objectif est de faire des campagnes de
marketing par région à l’instar de ce qui se fait au Maroc, par exemple.