Les pays émergents du Brics contre la guerre en Libye, inquiets des afflux de capitaux

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ésil et Afrique du Sud), le 14 avril 2011 à Sanya, dans le sud de la Chine (Photo : Nelson Ching)

[14/04/2011 04:33:02] SANYA (Chine) (AFP) Les cinq pays émergents du groupe Brics se sont prononcés jeudi contre l’usage de la force en Libye et au Moyen-Orient, profitant aussi de leur sommet en Chine pour souligner les risques des afflux de capitaux dans leurs économies.

“Nous partageons le principe selon lequel l’usage de la force doit être évité”, affirment le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud (Brics) dans un projet de déclaration conjointe à l’issue du sommet de Sanya, dans le sud de la Chine.

Le groupe Brics, élargi pour la première fois à l’Afrique du Sud, se déclare “profondément inquiet face aux troubles au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et de l’Ouest”.

Le président chinois Hu Jintao, ses homologues brésilien Dilma Rousseff, sud-africain Jacob Zuma, russe Dmitri Medvedev et le Premier ministre indien Manmohan Singh souhaitent que les pays affectés “parviennent à la paix, à la stabilité, à la prospérité et au progrès et occupent dignement leur rang dans le monde en fonction des apirations légitimes de leurs peuples”, selon le projet de déclaration.

Seule l’Afrique du Sud avait voté en faveur de la résolution de l’ONU ouvrant la voie aux frappes aériennes en Libye, les quatre autres pays — notamment Chine et Russie, membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU — s’étant abstenus, craignant des victimes civiles.

Sur le terrain économique, les cinq puissances émergentes, qui représentent plus de 40% de la population mondiale et 18% du Produit intérieur brut planétaire, ont “appelé à plus d’attention face aux risques d’afflux massif de capitaux transfrontaliers auxquels sont en ce moment confrontés les économies émergentes”.

Les rendements des placements sont plus élevés dans les économies émergentes que dans les pays développés, où les taux d’intérêt sont très bas. Les afflux massifs de capitaux engendrent une pression inflationniste et une appréciation de la monnaie dans les pays qui ont un taux de change flottant comme le Brésil.

La Chine s’est protégée contre ce dernier phénomène en arrimant étroitement sa monnaie au dollar.

Le Brics s’est enfin inquiété du risque que la volatilité des cours des matières premières fait courir à la reprise mondiale.

“Une volatilité excessive des prix des matières premières, particulièrement pour l’alimentation et l’énergie, présente de nouveaux risques pour la poursuite de la reprise de l’économie mondiale”, d’après le projet de déclaration.

Avant le sommet, le Premier ministre indien avait souhaité que les pays du Brics “coordonnent” leur position sur la croissance équilibrée, la sécurité énergétique et alimentaire, la réforme des institutions financières internationales et un commerce plus équilibré.

Les discussions à Sanya devaient se conclure en fin de matinée et l’après-midi être réservé à des rencontres bilatérales.