Carrefour : les petits porteurs opposés aux projets de scission

photo_1302795255468-1-1.jpg
é Carrefour de Bonneveine à Marseille manifeste le 9 avril 2011 devant le magasin, bloqué par des salariés en grève (Photo : Anne-Christine Poujoulat)

[14/04/2011 15:36:59] PARIS (AFP) L’association des petits porteurs actifs (Appac) et ses adhérents actionnaires du groupe de distribution Carrefour “s’opposeront formellement” aux projets de scission du groupe, selon un communiqué jeudi.

“Cette décision de dislocations des actifs (…) démontre l?absence de stratégie de croissance de la part de la direction de Carrefour et une perte de création de valeur à très court terme”, estime l’Appac.

La perte par le groupe de son franchisé Coop Atlantique, la condamnation par les Prud?hommes d?Evry pour non respect du Smic et la grève du personnel samedi dernier “démontrent l?absence de politique à court terme et d?effet de levier de création de valeur”, ajoute l’Appac.

L’association “ne peut que soutenir la révolte des actionnaires minoritaires”, ajoute-t-elle, appelant “les nombreux actionnaires individuels à se présenter à l?assemblée pour s?opposer à cette politique de destruction de valeur”.

L’Appac demandera la démission du président du conseil d?administration Amaury de Seze “pour perte de confiance”, ajoute le communiqué.

Carrefour veut se séparer de 25% de sa foncière Carrefour Property (qui possède les murs des magasins) avec une cotation à Paris, et scinder à 100% sa branche hard discount Dia, avec une mise en Bourse à Madrid.

L’opération ne rapportera rien au groupe dans la mesure où les titres cédés seront attribués à ses propres actionnaires.

Ces projets seront soumis au vote des actionnaires lors de l’assemblée générale du 21 juin.

Beaucoup y voient, plus qu’une vision industrielle, une réponse financière afin de rémunérer les deux principaux actionnaires du distributeur, le fonds Colony Capital et l’homme d’affaires Bernard Arnault (14% du capital et 20% des droits de vote à eux deux), en moins-value.

La démission de Jean-Martin Folz du conseil d’administration de Carrefour a été interprétée comme un désaveu de cette stratégie.

L’opposition de l’Appac s’ajoute à celle des syndicats, du cabinet de conseil Deminor et d’Hervé Defforey, ancien directeur financier de Carrefour et l’un des fils de Denis Defforey, qui a créé le groupe en 1959 avec Marcel Fournier.

Le fonds activiste Knight Vinke, qui dispose d’une participation de plus de 1% dans Carrefour, est pour sa part en campagne contre ce projet, selon le magazine Challenges. Officiellement, le fonds a seulement indiqué être en discussion “avec les principaux actionnaires”.