«La justice transitionnelle: Aborder le passé, construire le futur», thème d’une conférence internationale qui se tient depuis le 14 et se poursuivra jusqu’au 16 courant.
Les participants aborderont, trois ans durant, plusieurs problématiques, notamment “Comment enquêter et poursuivre en justice les auteurs de crimes et de dépassements liés à la dictature“ et “comment réparer les dégâts matériels et moraux subis par les victimes, tout en honorant les engagements des Etats en matière de droit international et de traités internationaux relatifs aux Droits de l’homme“, indique la TAP
Cité par la même source, Taieb Baccouche, ministre de l’Education, a indiqué à l’ouverture des travaux de cette conférence que “pour instaurer la justice transitionnelle, la volonté politique doit aller de pair avec la volonté de la société civile“. Pour lui, il n’y a pas un modèle de justice transitionnelle, toutefois, la Tunisie peut s’inspirer des expériences internationales qui existent. A ce propos, le ministre estime important le «rôle des médias et de la société civile dans la réalisation des objectifs de cette forme de justice».
Pour les présidents de l’Institut arabe des Droits de l’homme, du Centre international de la justice transitionnelle (CIJT), et de la Ligue tunisienne des Droits de l’homme (LTDH) et le représentant du Haut commissariat des Nations unies pour les Droits de l’homme, présents à cette conférence, «les Droits de l’homme sont le dénominateur commun entre les expériences du Maroc, de l’Afrique du Sud, de la Roumanie et de l’Amérique latine, en matière de justice transitionnelle».
En effet, le président de l’Institut arabe des Droits de l’homme, Abdelbasset Ben Hassan, soulignera dans son intervention que “la transition politique demeure insuffisante si elle ne considère pas les droits humains comme un fondement et un outil majeur pour rompre avec les méthodes de vengeance et d’exclusion“. M. Ben Hassan indique également que son institut va bientôt entamer la mise en œuvre d’un programme, en collaboration avec le ministère de l’Education, visant à répandre la culture des droits humains au sein des établissements éducatifs.
Le représentant du Haut commissariat des Nations unies aux Droits de l’Homme, Joseph Chakla, de son côté, pense que “la justice transitionnelle en Tunisie doit naître du génie local, et cette transition historique joint la volonté politique à celle de la société civile“.
Pour Ahmed Rahmouni, président de l’Association des magistrats tunisiens, il est nécessaire d’assurer la réforme de l’institution judiciaire parce qu’elle constitue le chemin d’accès pour garantir la réforme de l’institution politique.
Abondant dans le sens du thème de cette conférence, le président de la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l’Homme, Mokhtar Trifi, est convaincu que «le mode de traitement des abus et dépassements du passé et de construction de l’avenir passe impérativement par une lecture du présent pour garantir la réussite des composantes de la justice transitionnelle». Il indiquera aussi que «les procès des personnes ayant violé les droits de l’Homme, durant l’ancien régime, doivent passer par les institutions judiciaires et non par des vengeances ou des jugements populaires», écrit la TAP.