Le ministère du Commerce et du Tourisme va prélever 10 millions de dinars sur le CODEC pour soutenir l’activité touristique pendant les huit prochaines semaines en subventionnant le maintien de la «chaîne de charter».
Eurêka! Après s’être creusé les méninges durant de longues semaines pour imaginer un moyen de soutenir l’industrie touristique –fortement affectée par l’instabilité ayant précédé et suivi la chute du régime de Ben Ali- durant les semaines précédant la haute saison, le ministère du Commerce et du Tourisme et les opérateurs de ce secteur semblent avoir trouvé la «potion magique».
Celle-ci prendra la forme d’un mécanisme de financement d’un montant de dix millions de dinars monté avec des ressources prélevées sur le Fonds de développement de la compétitivité (FODEC) et visant à «soutenir financièrement –dans cette conjoncture exceptionnelle- l’effort commercial du pavillon national pour le redémarrage, le maintien des vols charters des tours opérateurs dont le taux de remplissage est inférieur à la capacité convenue avec ceux-ci», selon une convention de partenariat conclue jeudi 14 avril 2011 par la Fédération tunisienne de l’hôtellerie (FTH), la Fédération tunisienne des agences de voyages (FTAV) et l’Office national du tourisme tunisien (ONTT) avec, d’un côté, le tandem Tunisair-Tunisair Express et, de l’autre, Nouvelair.
Concrètement, il s’agit de prendre en charge «la différence des sièges invendus» -jusqu’à un maximum de 30% de la capacité. «Habituellement, explique Nabil Chetaoui, PDG de Tunisair, quand un TO ne remplit pas un avion, il annule le vol». Grâce au fonds nouvellement créé, les vols remplis à seulement 50% de leur capacité vont désormais pouvoir être maintenus, évitant ainsi à l’industrie touristique tunisienne de perdre un certain nombre de clients par petits «paquets».
Mise en place pour la période allant du 15 avril au 15 juin 2011, cette opération «reste ouverte aux autres compagnies aériennes», souligne Tahar Seihi, président de la FTAV. Elle pourra être reconduite au-delà de cette échéance si les 10 millions de dinars qui y sont affectés «ne sont pas utilisés», précise Mehdi Houas, ministre du Commerce et du Tourisme.
Cette «mesure exceptionnelle» destinée à résoudre, selon le mot du ministre, «une situation exceptionnelle», est venue couronner «un travail de longue haleine qui a abouti à une décision historique», observe Mohamed Belajouza, président de la FTH. «Jamais nous ne sommes allés aussi loin, lors des précédentes crises, dans les efforts visant à relancer la destination», se félicite M. Chetaoui.
Satisfait de cette «trouvaille» qui présente, selon lui, l’avantage de «servir l’intérêt général en servant l’intérêt particulier», le ministre du Commerce et du Tourisme suggère d’y avoir recours à l’avenir pour, par exemple, «attaquer de nouveaux marchés».
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