Paris-Tunis-Rome, le triangle de la mésentente cordiale, par immigrants clandestins tunisiens sur l’île de Lampedusa interposés.
Rappelons tout que trois poids lourds du gouvernement italien ont fait ces dernières semaines des déplacements à Tunis, en l’occurrence le ministre des Affaires étrangères, celui de l’Intérieur et le président du Conseil italien. Objectif: demander au gouvernement tunisien de ne pas laisser ses concitoyens embarquer à partir de la Tunisie pour l’Italie. Car, ce qui est convenu d’appeler désormais “immigration clandestine tunisienne“ sur l’île de Lampedusa est en train d’envenimer les relations italo-françaises. Surtout à partir du moment où les autorités italiennes ont décidé de livrer des “visas humanitaires Schengen“ aux migrants illégaux tunisiens, leur permettant ainsi de circuler “librement“ dans tous les pays de l’Espace Schengen.
Du coup, le ministre français de l’Intérieur, Claude Guéant, s’est rendu à Rome pour leur exprimer la “colère“ et le refus de la France face à cette décision. Et c’est dans ce climat également que le président français, Nicolas Sarkozy se rendra à Rome la semaine prochaine, le 26 avril 2011.
Mais avant cela, on apprend que le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, sera l’hôte de la Tunisie cette semaine. Sans doute porteur d’un certain nombre de messages de son pays à la Tunisie. D’ailleurs, si l’on en croit le site french.peopledaily.com.cn, M. Juppé a déjà annoncé la couleur en déclarant, en marge d’un colloque organisé par son ministère sur “Le printemps arabe“ que “La Tunisie n’est pas du tout abandonnée. Nous faisons beaucoup d’efforts pour l’aider…”. Il ajoutera de façon plus globale que “pour relancer l’économie, la chose que nous pourrions faire, la plus efficace pour nos pays du nord, est d’investir massivement pour aider les pays en transition démocratique à rétablir leur situation économique et à retrouver un rythme de croissance suffisant”.
Signe de la persistance de la tension entre Paris et Rome, pas plus tard que dimanche 17 avril 2011, la France a suspendu le départ d’un train de Vintimille (Italie) qui devait acheminer des immigrés tunisiens -accompagnés de 200 militants des droits de l’Homme- vers l’Hexagone.
Cela veut dire que cette visite du chef de la diplomatie française en Tunisie tournera autour des migrants clandestins tunisiens. Et le message risque d’être le même que celui livré par les Italiens et le président de la Commission européenne au gouvernement provisoire tunisien, c’est-à-dire que nous devons non seulement bloquer nos concitoyens à quai, mais surtout nous devons accepter le retour de ceux qui sont déjà sur le sol européen.
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