ès du parti socialiste portugais le 10 avril 2011 à Lisbonne (Photo : Miguel Riopa) |
[18/04/2011 16:33:15] LISBONNE (AFP) Les représentants de l’UE et du FMI ont commencé lundi à négocier avec les autorités portugaises pour définir les contours et les contreparties d’un plan d’aide financière, estimé pour l’instant à 80 milliards d’euros, qui doit être conclu d’ici la mi-mai.
Après les évaluations “techniques” menées la semaine dernière par des experts de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne (BCE) et du Fond monétaire international (FMI), leurs chefs de mission étaient à Lisbonne pour “recueillir les opinions et les arguments de toutes les parties”, a indiqué à l’AFP un porte-parole de la représentation permanente de la Commission au Portugal.
Le Danois Poul Thomsen, représentant du FMI, et les Allemands Jürgen Kröger et Rasmus Rüffer, respectivement à la tête des délégations de la Commission et de la BCE, sont arrivés dans la matinée au ministère des Finances sans parler aux journalistes. Ils auraient ensuite rencontré le ministre Fernando Teixeira dos Santos, selon plusieurs médias locaux.
M. Thomsen, qui a déjà négocié l’aide à la Grèce l’an dernier, a quitté les lieux en milieu d’après-midi, a constaté un photographe de l’AFP.
L’UE comme le FMI se sont déjà dits prêts à aider le Portugal, mais à la stricte condition que Lisbonne adopte d’ici la mi-mai un programme d’austérité qui devra impliquer “les principaux partis politiques”, en raison des élections législatives anticipées qui tiendront le 5 juin.
Le gouvernement socialiste et l’opposition ont ouvert mercredi dernier des négociations discrètes en vue d’un compromis politique qui permette au Portugal de s’engager sur les mesures à adopter, “indépendamment du résultat des élections”.
épond à la presse le 12 avril 2011 à Lisbonne (Photo : Francisco Leong) |
Les membres de la “troïka” UE-BCE-FMI doivent rencontrer mardi les représentants du patronat et des syndicats portugais.
Leur volonté de discuter directement avec les partis d’opposition s’est pourtant heurtée à une fin de non recevoir de la part de la gauche antilibérale, qui s’oppose à l’intervention internationale.
Le PSD, principale force d’opposition de centre-droit, et le parti minoritaire de droite CDS doivent en revanche se réunir avec des membres de la mission “dans les prochaines 48 heures”.
Le président du PSD et favori des sondages, Pedro Passos Coelho, s’est déjà dit prêt à soutenir les efforts du gouvernement, tout en réclamant une “mise à plat” préalable de la situation financière du pays, plombé en 2010 par un déficit public de 8,6% du PIB et une dette 92,4% du PIB.
Désavoué par le rejet au Parlement d’un nouveau plan d’austérité, le Premier ministre José Socrates a démissionné le 23 mars, provoquant une crise politique qui a accentué la pression des marchés financiers, inquiets pour la solvabilité du pays.
Menacé d’une rupture de financement due au niveau record des taux d’intérêt imposés aux emprunts d’Etat, le gouvernement a été contraint de solliciter le 7 avril une aide financière extérieure, comme la Grèce et l’Irlande l’an dernier. Par ailleurs, la percée électorale enregistrée dimanche par les nationalistes Finlandais, qui s’opposent à l’aide financière aux membres de l’UE frappés par la crise de la dette, faisait planer de nouvelles incertitudes concernant le sauvetage du Portugal.
La conclusion d’un accord d’ici la mi-mai est cruciale pour le Portugal, qui doit rembourser le 15 juin près de 5 milliards de dette. Malgré ce contexte, l’Etat testera à nouveau les marchés mercredi, pour tenter de lever 750 millions à un milliard d’euros à court terme.