Note de dette : la confiance des Etats-Unis dans leur statut reste intacte

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à Washington (Photo : Saul Loeb)

[19/04/2011 17:21:31] WASHINGTON (AFP) Les Etats-Unis gardaient mardi une confiance intacte dans leur capacité à maintenir le statut qu’ils revendiquent de meilleur emprunteur au monde, au lendemain de l’avertissement de Standard and Poor’s sur leur déficit budgétaire.

Lundi, l’agence de notation avait fait passer de “stable” à “négative” sa perspective sur la note de dette de l’Etat fédéral, estimant qu’il y avait une chance sur trois pour qu’il perde sa note maximale, “AAA”, dans les deux ans à venir.

Le président Barack Obama et son secrétaire au Trésor Timothy Geithner ont souligné mardi qu’ils ne laisseraient pas cela se produire.

M. Obama, qui parlait de déficit budgétaire lors d’une réunion publique en banlieue de Washington, a expliqué que tout allait être résolu en suivant son plan, présenté la semaine précédente.

“Il faut que l’Amérique se mette à vivre selon ses moyens”, a-t-il promis. “Je n’abandonnerai pas tant que nous n’aurons pas trouvé le moindre centime d’argent gâché ou mal dépensé”.

Avant l’ouverture de la Bourse de New York, son secrétaire au Trésor Timothy Geithner est intervenu sur les trois chaînes financières américaines, CNBC, Bloomberg et Fox Business.

Il a expliqué que les Etats-Unis s’en sortaient mieux que d’autres pays notés “AAA”, comme l’Allemagne, la France ou le Royaume-Uni, qu’il s’est gardé de citer.

“Je ne suis pas d’accord” avec Standard and Poor’s, a-t-il dit sur CNBC, rejoignant la cohorte des responsables politiques qui, en Europe surtout, ont critiqué ces derniers mois les annonces des agences de notation.

Selon les estimations du FMI, les Etats-Unis devraient afficher en 2011 le déficit budgétaire le plus élevé du monde, à égalité avec l’Irlande, à 10,8% du produit intérieur brut.

Et d’après S&P, cela pourrait durer: “il y a un risque important que les négociations au Congrès n’aboutissent à aucun accord sur une stratégie budgétaire à moyen terme avant les élections présidentielle et législatives de l’automne 2012”.

Pour M. Geithner au contraire, les Etats-Unis ont tous les atouts.

“Si on regarde l’économie américaine aujourd’hui, son taux sous-jacent de croissance est considérablement plus fort que celui de n’importe quelle grande économie”, a expliqué le secrétaire au Trésor, qui rappelle fréquemment que la croissance des Etats-Unis est deux fois supérieure à celle de l’Europe.

“Nous avons un pays plus jeune, ce qui est très important dans ce contexte”, a-t-il poursuivi. Et “nos engagements vis-à-vis de nos citoyens, en terme de retraites, de santé, sont beaucoup, beaucoup plus faibles que ceux pris par n’importe quelle autre grande économie”.

Ce dernier argument a déjà été repoussé par le FMI. Il estime que le casse-tête du financement de la protection sociale promet d’être plus difficile à résoudre pour les Etats-Unis que pour les grands pays européens.

M. Geithner a enfin soulevé l’argument de la demande pour la dette du Trésor, qui paraît inextinguible. “Regardez à quel prix nous empruntons. Il y a beaucoup de confiance. Et cette confiance est justifiée”, a-t-il affirmé sur Bloomberg TV.

Cette idée a aussi suscité une mise en garde du FMI. “Même si la conjoncture sur les marchés est favorable aujourd’hui pour la plupart (des Etats emprunteurs, ndlr), les marchés ont réagi par le passé tardivement et abruptement à une détérioration des comptes publics”, rappelait-il dans un état des lieux des finances publiques dans le monde publié le 12 avril.