Circuler, ces jours-ci, sur l’autoroute Tunis- La Marsa est tout simplement un
calvaire, particulièrement lors des heures de pointe. Même avec ces dix voies
expresses dans les deux sens, cette belle autoroute ne parvient pas, hélas, à
assurer la fluidité requise.
La situation est particulièrement dramatique, le samedi et dimanche, à l’entrée
de l’hypermarché Carrefour. Les usagers mettent parfois une heure pour arriver
au parking et une heure pour en sortir.
Certains seront tentés d’expliquer les bouchons monstres que connaît,
actuellement, ce tronçon autoroutier par la fermeture de l’hypermarché Géant
(nord de Tunis) et par le retard qu’accusent les travaux de réalisation des
échangeurs aux niveaux d’El Aouina et des entrées des berges du lac et de La
Marsa.
D’autres, plus avertis, seront pressés de leur répondre que même au cas où ces
ouvrages seront fonctionnels, la situation ne changera pas d’un iota. Les
échangeurs ne feront qu’atténuer la situation mais la congestion sera
pratiquement la même pour une raison objective.
Il y a d’abord ce boom immobilier que connaît cette zone (Tunis- La Marsa). Des
immeubles monstres poussent comme des champignons au sud de l’autoroute (les
Berges du lac de Tunis, à sa gauche et droite (Aïn Zaghouan et La Soukra).
En toute logique économique, à défaut de transport en commun acceptable et de la
disponibilité de terrains pour l’améliorer, ces nouvelles résidences vont
générer, probablement, de nouveaux milliers d’usagers sur cette autoroute.
La pression est déjà visible. Elle le sera encore plus, une fois ces nouvelles
villes de plus d’un million d’habitants seront édifiées. Il faut dire que la
situation aurait pu être plus catastrophique si les mégaprojets touristico-immobiliers
(Tunis Sports City, Bled El Ward) programmés, du temps du président déchu dans
cette zone, étaient réalisées.
Reste à savoir pourquoi cet acharnement des lotisseurs, publics ou privés, à
tout bétonner et à concevoir, dans cette zone, des villes laides, de véritables
ghettos où, hélas, il ne fait guère bon de vivre.
La réponse est simple. La recherche du gain facile, tout autant que la cupidité
et la kleptocratie qui ont prévalu, avant le 14 janvier, sont en grande partie
responsables.
C’est qu’on ne s’improvise pas du jour au lendemain un concepteur de villes.