«Mediascan n’acceptera plus les pratiques intimidantes émanant de la part du PDG de Nessma, ainsi que les campagnes de diffamation dont elle fait l’objet depuis des mois. Dans ce pays, il existe une justice confortée par une révolution, dieu merci», a déclaré Hana Chrif, manager de Mediascan Tunisie.
L’agence d’audiométrie vient en effet de prendre la décision de porter l’affaire en justice. Dans un communiqué rendu public, elle affirme avoir «toujours restitué les résultats de ses mesures d’audience TV en toute exactitude, se refusant le moindre “ajustement”, malgré les multiples pressions subies de différentes parts». Les campagnes de dénigrement n’y ont rien changé. «Nous publions les résultats des taux d’audience, sans aucun parti pris et en toute objectivité en nous basant sur les enquêtes réalisées sur terrain et suivant des procédés tout à fait scientifiques», affirme Mme Chrif.
Pour elle, il est inadmissible que la chaîne Nessma, qui a la capacité d’accéder via la télévision, à toutes les catégories de publics, use de ce pouvoir pour se lancer dans des campagnes de dénigrement orchestrées sciemment. «D’abord, Nessma TV ayant essayé d’attaquer Mediascan en justice en a été déboutée par jugement de la XXIIème Chambre Commerciale du Tribunal de Première Instance de Tunis (jugement n027309 en date du 4 janvier 2011). Aussi, pour défaut de paiement de ses factures malgré les multiples relances, Mediascan a intenté le 2 avril 2011 une action en justice à l’encontre de la société d’exploitation de Nessma TV qui est citée à comparaître pour l’audience fixée au 30 avril courant».
Pour les dirigeants de Mediascan, nul doute que le refus de paiement de la part de Nessma est pour quelque chose dans la nouvelle vague de diffamation qui a vu son couronnement lors de la conférence de presse organisée le 5 avril par Nebil Karoui, PDG de Nessma. «Il a entre autres accusé Mediascan d’être inféodée aux clans des Trabelsi et Ben Ali et prétendu que ses enquêteurs remplissaient leurs fiches tranquillement dans les cafés affirmant qu’il dispose d’une vidéo attestant de tout cela. Sans tarder et comme par hasard, une vidéo montrant les enquêteurs de Mediascan en train de “frauder” était mise en circulation sur Youtube et d’autres médias sociaux».
La vidéo aurait, d’après Mediascan, fait toutefois l’objet d’un découpage, et d’un montage destiné à faire croire que ses enquêteurs remplissaient tout seuls, et sans interroger les publics cibles, les questionnaires relatifs au calcul des taux d’audiences. La réalité est toute autre.
«Mediascan compte engager les poursuites judiciaires pour protéger sa réputation de toute tentative de ternir sa réputation. Nous sommes généralement conciliants mais nous ne pouvons admettre d’être “sanctionnés” parce que nous ne donnons pas des résultats à la carte pour satisfaire certains vœux. Nous sommes des professionnels, nous le resterons et nous ne nous soumettrons pas aux intimidations».
– Tous les articles sur