Le Portugal lève un milliard d’euros à court terme, taux en nette hausse

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à Gödöllö, près de Budapest, le 9 avril 2011 (Photo : Georges Gobet)

[20/04/2011 11:20:57] LISBONNE (AFP) Le Portugal est parvenu mercredi à lever un milliard d’euros en bons du Trésor à trois et six mois, à des taux en nette hausse mais avec une demande soutenue, lors de sa première émission de dette depuis la demande d’aide financière adressée à l’UE et au FMI.

L’Etat portugais a placé 320 millions d’euros à six mois, à un taux d’intérêt moyen de 5,529%, contre 5,117% lors d’une émission similaire le 6 avril, d’après les données de l’agence portugaise de la dette.

Le taux exigé par les investisseurs pour les 680 millions d’euros à trois mois s’est élevé à 4,046%, contre 3,403% le 15 décembre dernier, selon l’Institut de gestion du crédit public (IGCP).

Lors de cette émission, dont le montant indicatif global avait été fixé entre 750 millions et un milliard d’euros, la demande a été plus importante que lors des précédentes émissions, étant 3,7 fois supérieure à l’offre pour les titres à six mois, contre 2,3 fois début avril.

Pour les bons à trois mois, la demande a été deux fois supérieure à l’offre, contre 1,9 fois fin 2010.

La Grèce, premier pays de la zone euro à faire appel à une aide financière extérieure, avait levé mardi 1,625 milliard d’euros à trois mois à un taux de 4,10%, et payé 4,8% pour placer des titres à six mois la semaine dernière.

“Même avec une demande d’aide extérieure sur la table, les investisseurs qui choisissent de prendre du risque au Portugal le font à un prix chaque fois plus élevé”, a souligné Filipe Silva, stratégiste obligataire à la Banco Carregosa.

“Il faudrait se demander jusqu’à quand nous pourrons payer ces taux”, a-t-il réagi dans un commentaire envoyé à l’AFP.

Menacé d’une rupture de financement en raison du niveau record des taux d’intérêt exigés par les marchés, inquiets pour la solvabilité du pays, le gouvernement démissionnaire portugais a été contraint de solliciter le 7 avril une aide financière de l’Union européenne (UE) et du Fond monétaire international (FMI), comme la Grèce et l’Irlande l’an dernier.

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éunion avec le ministre portugais des Finances Fernando Teixeira dos Santos à Lisbonne le 18 avril 2011 (Photo : Francisco Leong)

Malgré la demande d’aide, les taux d’intérêt exigés par les investisseurs pour les emprunts portugais restaient historiquement élevés et se tendaient mercredi avant cette émission à 8,985% pour les emprunts à dix ans, contre 8,950% la veille à la clôture. Ils évoluaient à 9,918% pour les titres à deux ans, contre 9,866% mardi.

L’UE et le FMI se sont déjà dits prêts à aider le Portugal, mais à condition que Lisbonne adopte d’ici la mi-mai un “programme d’ajustement” qui devra comprendre des mesures d’austérité “ambitieuses” et une politique de “croissance et compétitivité” alliant réformes structurelles et privatisations. La conclusion d’un accord dans le délai prévu est crucial pour le Portugal, qui doit rembourser près de 5 milliards de dette le 15 juin.

Une mission de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne et du FMI a commencé cette semaine à négocier avec les autorités portugaises pour définir les contours et les contreparties du plan de sauvetage, d’un montant pour l’instant estimé à 80 milliards d’euros.