Orange Tunisie amputée de son actionnaire principal (Investec, contrôlé par le couple Marouane-Cyrine Mabrouk); Tunisiana avec un actionnaire minoritaire (le groupe Princess Holding El Materi) ayant été dessaisi de tous ses biens mobiliers et immobiliers, et Tunisie Télécom dans l’impasse en raison des divergences profondes entre le syndicat, les pouvoirs publics et l’actionnaire minoritaire émirati, Tecom Dig, sur le sort à réserver aux 65 cadres –tunisiens pour la plupart- recrutés par ce dernier principalement pour améliorer l’encadrement. Les opérateurs télécoms ont été mis à mal par la révolution.
Le tourisme n’est pas la seule activité à avoir été mise à mal par la révolution du 14 janvier 2011. Egalement déstabilisé, le secteur des télécommunications où le clan présidentiel détenait 51% d’Orange Tunisie détenus par Marouane et Cyrine Mabrouk, via Investec, et 25% de Tunisiana, acquis par Sakher El Materi -en partenariat avec Hamdi Meddeb.
A l’avenir, le paysage de ce secteur pourrait changer radicalement. La participation de Sakher El Materi a déjà été saisie par l’Etat qui pourrait le céder à un autre investisseur. Alors que des bruits non confirmés ont prêté à Vivendi/Maroc Télécom un certain intérêt pour les 25% de Tunisiana, le management du leader de la téléphonie mobile voudrait les voir tomber entre les mains d’un investisseur tunisien pour asseoir la «tunisianité» de Tunisiana.
Le cas d’Orange Tunisie est plus compliqué dans la mesure où le capital en est détenu en majorité par un opérateur tunisien –Investec, contrôlé par Marouane Mabrouk et Cyrine Ben Ali. Son cas a d’ailleurs été évoqué par Pierre Lellouche durant sa récente visite en Tunisie.
Enfin, Tunisie Télécom est loin d’être le moins déstabilisé des trois opérateurs. Mais le problème est différent parce que de nature interne. Profitant du changement politique dans le pays, l’UGTT –qui n’a jamais cessé de clamer son hostilité à l’entrée d’un investisseur privé, étranger de surcroît (l’émirati Tecom Dig)- a pu faire signer à Afif Chelbi, ministre de l’Industrie et des Technologies de la Communication (démissionnaire après le départ du Premier ministre Ghannouchi), un accord mettant fin aux contrats jugés trop coûteux de 65 cadres dirigeants, tunisiens pour la plupart mais recrutés à l’étranger par Tecom Dig.
Refusant d’appliquer cet accord, Raouf Chekir, successeur de Montassar Ouali au poste de PDG, finit par démissionner –tout en continuant depuis à expédier les affaires courantes.
Toutefois, Ali Ghodhbani, désigné pour lui succéder a été bloqué pendant un certain temps par l’investisseur émirati qui a refusé d’assister à la réunion du conseil d’administration destinée à valider cette nomination -parce qu’il a accepté d’appliquer l’accord conclu entre le ministère de l’Industrie et de la Technologie et l’UGTT, du temps de M. Afif Chelbi.
La situation semble s’être partiellement débloquée, puisque M. Ali Ghodhbani qui avait, selon une source proche du dossier, accepté de mettre fin aux contrats des 65 cadres, a engagé de nouvelles discussion avec le syndicat afin de trouver un autre compromis.
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