Désenclaver les régions; des mots simples qui décrivent une montagne et c’est
seulement à condition de la soulever que nous pourrons parler du sujet le plus
fort en Tunisie: l’EMPLOI!
Mais que veut dire désenclaver les régions? Théoriquement, les lier par les
moyens matériels qu’il faut pour les sortir de l’isolement relatif ou absolu.
Pratiquement, c’est autre chose, des centaines de millions de dinars à dépenser
et des années à réaliser les ouvrages en question alors que l’heure tourne.
Vous avez remarqué que nous n’avons pas encore parlé d’investissement, ce
facteur faussement connu pour être le principal préalable à l’emploi. Pour dire
les choses simplement, et sans renier l’importance fondamentale d’une politique
intelligente et juste de l’investissement, c’est au transport dans le sens large
que revient la toute première place quand on parle de désenclavement. Les
autoroutes, les chemins de fer, les dessertes aériennes, les correspondances de
toutes catégories… sont capables d’extirper une région des profondeurs de
l’ombre et d’y rendre l’investissement (nous y revenons évidemment) séduisant.
C’est là le vrai sens de l’annonce de la
SNCFT (Société nationale des chemins de
fer tunisien) que 12 nouveaux trains rapides (160 km/h) sont actuellement en
cours de construction pour entrer en service en 2012 entre Tunis et Ghardimaou
(gouvernorat de Jendouba) et que des travaux ont été engagés pour protéger la
ligne des inondations et renouveler une centaine de kilomètres de voies ferrées
(plus de la moitié de la ligne).
Cette ligne Tunis-Ghardimaou ne vous dit peut-être rien mais sachez qu’elle
assure annuellement le transport de 1,3 million de voyageurs, à raison de 12
voyages par jour. Imaginez maintenant ces voyages dans des trains vieux de plus
de 25 ans et vous comprendrez une nouvelle dimension de l’enclavement: peut-on
vraiment parler d’investissement et d’emploi sans transport à la mesure de
l’époque? Et le ferroviaire qu’une toute petite portion de la montagne qu’il
faut se résoudre à soulever!