TF1 mise sur la “vidéo à la demande” pour relancer la location et vente de films

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ège de TF1 à Boulogne-Billancourt, au bord de la Seine. (Photo : Jean-Pierre Muller)

[21/04/2011 17:32:07] PARIS (AFP) TF1 espère ralentir l’hémorragie dans la location et la vente de films, aux revenus fortement pénalisés par le piratage, en réorganisant sa distribution de DVD et Blu-ray mais surtout en pariant sur l’engouement pour la “vidéo à la demande”.

“Le contexte est compliqué” en raison du téléchargement illégal et de l’émergence du numérique, a rappelé Daniel Preljocaj, directeur général de TF1 Vidéo qui exploite les droits de milliers de films comme Amélie Poulain, de séries comme Lost ou Dr. House et de spectacles d’humour comme ceux de Jamel Debbouze ou Florence Foresti.

Cette activité du groupe est déficitaire et elle diminue d’année en année: en 2010, TF1 Vidéo a réalisé un chiffre d’affaires de 89 millions d’euros, soit un quart de moins qu’en 2008.

Sur l’année écoulée, la “vidéo à la demande” (VOD) sur les box des opérateurs télécoms et internet a rapporté 16 millions d’euros et la vente de DVD et disques Blu-ray 70 millions d’euros, a précisé M. Preljocaj au cours d’une conférence de presse.

Pour 2011, les ventes des DVD et disques Blu-ray devraient reculer d’au moins 3%. Dans ce contexte morose, TF1 a décidé de mettre fin, au 1er juillet, à son partenariat avec Sony pour distribuer ses DVD et Blu-ray dans la grande distribution et les kiosques de presse: le groupe préfère désormais compter sur ses propres commerciaux –ils sont une trentaine– pour redynamiser les ventes.

TF1 va également acquérir plus de droits de location et vente de films dans “l’univers du cinéma” alors que la chaîne s’était surtout spécialisée dans les séries et les spectacles d’humour, a expliqué Tristan du Laz, en charge du réseau digital.

La VOD –qui devrait générer en 2011 un chiffre d’affaires d’environ 200 millions d’euros en France, contre 152 millions en 2010 (soit 30 millions de films achetés par un canal numérique) — est dans ce contexte une priorité.

Cela passe, en partie, par l’incontournable Apple et sa plateforme iTunes. “On a signé un accord d’élargissement, iTunes proposera toutes nos nouveautés et l’ensemble du catalogue” cinématographique, ce qui va permettre aux ventes par ce biais de “doubler cette année”, a souligné Tristan du Laz.

“Dans le digital, notre stratégie est d’être présent sur tous les canaux”, a-t-il résumé. “C’est l’offre légale, l’alternative au piratage. On ne peut pas juste être dans le répressif, il faut aussi proposer”.

Les films dont le groupe détient les droits sont ainsi distribués par tous les fournisseurs d’accès à internet qui offrent la location de films en VOD (soit sur 9 millions de box), ainsi que sur le site tf1.fr.

Pour l’heure, le spectateur paie à l’acte. Les séries américaines, très piratées, sont vendues 1,99 euro par épisode, soit 24 heures après leur première diffusion aux Etats-Unis en version originale, soit à compter du 7e jour après leur diffusion sur TF1 (avant cela la VOD est gratuite) en version française.

TF1 indique réfléchir à des formes d’abonnement. Son concurrent M6 propose déjà un “pass séries” de 5,99 euros par mois.

Le groupe va par ailleurs, grâce à un partenariat avec Sony, proposer ses films sur les trois millions de consoles de jeux vidéo PS3 de France d’ici l’été.

Enfin, TF1 veut prendre pied dans l’univers des téléviseurs connectés à internet. Ceux de Samsung, et dans un deuxième temps de Sony, vont ainsi être équipés par défaut d’une application permettant d’accéder –contre paiement– aux films de son catalogue.