En Chine, l’âge d’or des voitures de luxe

photo_1303636629521-1-1.jpg
Une Rolls Royce au salon automobile de Shanghai, le 20 avril 2011 (Photo : Philippe Lopez)

[24/04/2011 09:23:17] SHANGHAI (AFP) La voiture de luxe a entamé son âge d’or en Chine, son marché à plus forte croissance dans le monde, selon les grands constructeurs au salon automobile de Shanghai dont certains reçoivent plus de commandes qu’ils ne peuvent fournir de véhicules.

Le directeur exécutif de Rolls Royce, Torsten Muller-Otvos, n’est pas prêt d’oublier ce Chinois qui, l’an dernier, au salon de Pékin, a fendu la foule jusqu’à son stand, portant une grosse valise.

Il l’a ouverte et M. Muller-Otvos a vu “des millions de renminbi”, dit-il, utilisant le nom officiel du yuan. “Vraiment, c’était incroyable, il a acheté une Phantom”.

Aucune valise de billets n’a été apportée au cours de la semaine écoulée au salon automobile de Shanghai, explique le dirigeant de Rolls Royce à l’AFP, mais les affaires sont bonnes au moment où la Chine est devenue le marché à plus forte croissance pour les voitures de luxe.

L’estrade du stand a été envahie par la foule dès que M. Muller-Otvos a terminé de dévoiler la nouvelle Ghost mardi dernier. Pour la première fois, Rolls Royce a lancé en première mondiale un nouveau modèle en Asie.

photo_1303636783260-1-1.jpg
Une Rolls Royce au salon automobile de Shanghai, le 20 avril 2011 (Photo : Philippe Lopez)

Faisant jouer leurs relations pour aller au salon qui n’était alors qu’ouvert à la presse, des millionnaires ont acquis mardi deux Rolls Royce Phantom –prix de départ: 9 millions de yuans, soit 990.000 euros– et quatre Ghost version allongée –5,1 millions de yuans, soit 560 millions d’euros–, malgré des taxes de 145% sur les véhicules importés.

“Normalement cela n’arrive pas. Pas pour le jour réservé à la presse”, dit M. Muller-Otvos.

Rolls Royce a enregistré une hausse de 600% de ses ventes en Chine l’an dernier et M. Muller-Otvos dit s’attendre à une croissance à deux chiffres cette année.

La Chine a détrôné l’an dernier la Grande-Bretagne de la 2e place du classement des ventes de Rolls Royce, derrière les Etats-Unis.

Les ventes totales de voitures de luxe en Chine doivent s’élever cette année à 909.900 unités, contre 727.200 l’an dernier, selon les prévisions de IHS Automotive, qui estime qu’elles pourraient atteindre 1,6 million en 2015.

Cette croissance reflète l’explosion de la richesse dans la deuxième économie mondiale qui compte 115 milliardaires en dollars, selon le magazine Forbes.

“Il y a plus de villes avec des millionnaires en Chine maintenant qu’en Europe”, dit à l’AFP Matthew Bennett, directeur pour l’Asie-Pacifique du constructeur de voitures de luxe britannique Aston Martin.

Aston Martin a fait sensation au salon de Shanghai en vendant l’un de ses modèles super-luxe One-77 pour 47 millions de yuans (5,15 millions d’euros). Le constructeur n’a décidé de produire que 77 unités de ce modèle, et d’en réserver cinq à des acheteurs chinois.

photo_1303636695289-1-1.jpg
Une voiture de luxe du chinois Geely au salon automobile de Shanghai, le 20 avril 2011 (Photo : Philippe Lopez)

Les premiers prix de la One-77 commencent à 38 millions de yuans (4,20 millions d’euros), taxes comprises, et grimpent avec des options de décoration intérieure en or, explique M. Bennett, pour qui “il s’agit probablement du modèle le plus cher du salon” de Shanghai.

L’Asie est le marché à la plus forte croissance pour Aston Martin, et la Chine a dépassé le Japon pour devenir dans la région le premier marché du britannique, avec plus de 100 véhicules vendus — un chiffre que M. Bennett espère voir doubler en 2011.

“Nous sommes totalement enthousiasmés par le potentiel de la Chine”, dit-il.

L’italien Lamborghini estime que ce pays va aussi devenir son premier marché cette année.

Les commandes de Chine arrivent plus vite que les véhicules ne sont produits et les clients au salon de Shanghai se sont entendu dire qu’ils devraient attendre 2012 pour les livraisons, a rapporté le China Business News.

Pour les constructeurs de voitures de luxe, l’âge d’or a commencé.

“Il y a encore beaucoup de potentiel de croissance”, dit M. Muller-Otvos, “beaucoup de nouveaux millionnaires arrivent sur le marché”.