Bangladesh : une enquête disculpe le Nobel Yunus du soupçon de détournement de fonds

photo_1303724956619-1-1.jpg
à Dacca le 7 mars 2011 (Photo : Munir Uz Zaman)

[25/04/2011 09:52:43] DACCA (AFP) Une enquête du Bangladesh a blanchi le lauréat du prix Nobel de la paix Muhammad Yunus du soupçon d’avoir détourné de l’argent donné par la Norvège à la banque de microcrédit qu’il avait fondée, a annoncé lundi le ministre des Finances.

En décembre dernier, un documentaire norvégien accusait le pape de la microfinance d’avoir détourné 96 millions de dollars d’aide à la Grameen Bank, une institution de microcrédit pour les pauvres, pour alimenter d’autres branches du groupe Grameen.

Le Bangladais de 70 ans a été blanchi par la Norvège mais le Premier ministre du Bangladesh, Mme Sheikh Hasina, l’a ensuite accusé de “sucer le sang des pauvres” et une enquête du gouvernement a été ouverte.

“L’enquête a accepté que (la décision du gouvernement norvégien) était définitive. Il n’y a rien à faire à ce sujet”, a déclaré le ministre bangladais des Finances, A.M.A. Muhith, se référant au fait qu’aucune preuve n’avait été trouvée concernant un éventuel détournement de fonds.

Le comité d’enquête nommé par le gouvernement n’a pas non plus trouvé de preuve aux accusations selon lesquelles la Grameen Bank faisait payer des taux d’intérêt excessifs aux emprunteurs pauvres, a-t-il ajouté.

“Les taux d’intérêt de la Grameen Bank sont les meilleurs parmi toutes les institutions de microfinance”, a-t-il relevé devant des journalistes après avoir reçu une copie du rapport d’enquête, qui n’a pas encore été publiée.

La banque, fondée par Yunus en 1983, pratique des taux d’intérêt pour les microcrédits de l’ordre de 20%. Ce taux est le plus bas parmi les quelque 1.200 établissements similaires du pays, dont les taux avoisinent une moyenne comprise entre 30% et 40%, selon l’Autorité de régulation du microcrédit.

M. Yunus a été limogé le 2 mars de la Grameen Bank par la banque centrale du Bangladesh qui lui a reproché d’avoir omis d’obtenir une autorisation en bonne et due forme au moment de sa reconduction en 1999 à la direction générale de l’établissement.