Bouche bée, la communauté des technologies de l’information et de la
communication en Tunisie a entendu un “révolutionnaire officiel“ dire que le
vote en ligne n’est pas envisageable pour les
élections de l’Assemblée
constituante du 24 juillet!
Pourquoi bouche bée? Parce que cette communauté sait qu’il y a plus de dix ans,
alors que l’Inde organisait ses votes grâce à des outils informatiques créés par
des Indiens (avec tout le tapage médiatique que l’on imagine) et qu’un débat
avait alors éclaté en Tunisie avec le but d’inciter les pouvoirs publics à
ouvrir un débouché dans ce sens au savoir-faire des SS2I tunisiennes. En fin de
compte, cela n’alla nulle part et il n’y eut pas d’opportunité pour nos SS2I qui
manquèrent donc une nouvelle occasion de faire connaître leur savoir-faire.
Avec le recul, on comprend que cela ne pouvait certainement pas aboutir sous
l’ancien régime mais aujourd’hui, alors que la Révolution excite les esprits
partout dans le monde, on se demande pourquoi elle n’excite pas les esprits chez
nous.
Que répondre à cette bizarrerie: “Le vote en ligne n’est pas envisageable pour
les élections de l’Assemblée Nationale Constituante du le 24 juillet“, comme l’a
annoncé Amine Mahfoudh, membre de la Commission des experts relevant de la Haute
instance pour la réalisation des objectifs de la Révolution, la réforme
politique et la transition démocratique.
Son explication, tirée par les cheveux, nous semble-t-il, c’est que le recours à
ce mode de scrutin exige la mise en place d’un cadre juridique approprié et
nécessite l’approbation des experts en informatique et des juristes. Et nous lui
posons de simples questions évidentes: Où est le problème? Pourquoi ne
mettons-nous pas en place ce fameux cadre juridique approprié? Et qu’est-ce qui
nous empêche d’avoir l’approbation des experts en informatique et des juristes
concernés?
Bizarrement, ce n’est pas du tout le silence par ailleurs… Car on a entendu, à
cette même rencontre, plusieurs experts assurer que ce mode de scrutin est
possible et que nous avons les infrastructures numériques qu’il faut! Mais vous
connaissez la différence entre entendre et écouter!
Allons-nous encore perdre une occasion de prouver que nos SS2I sont capables de
trouver des solutions aussi bien pour nous que pour l’export?