«La perception du climat économique», tel est le centre d’intérêt d’un sondage
d’opinion réalisé par Sigma Conseil, du 20 au 22 avril 2011. Sur un échantillon
de 800 personnes, le sondage a essayé de déceler les différentes perceptions
relatives à la situation économique du pays. Les chiffres montrent, en effet,
une certaine incertitude, 45,4% des interviewés considèrent que la situation de
l’économie tunisienne est plutôt défavorable et seulement 5,9% affirment qu’elle
est plutôt favorable. Cependant, un brin d’optimisme existe, avec les 52,1% des
sondés qui pensent que l’économie a tendance à aller mieux contre 37,0% qui sont
d’avis contraire.
Pour 46,4% des personnes ayant participé à cette enquête, la reprise économique
n’interviendra pas avant au moins une année.
Concernant le chômage des diplômés, ils sont 49,9% à considérer qu’il va
diminuer légèrement et 10,6% qu’il va augmenter nettement. Dans les régions
intérieures, la tendance est la même, avec respectivement 54,3% et 6,3%.
Pour le commerce informel, 40,7% des sondés estiment qu’il va diminuer
légèrement, et pour 12,6% il va augmenter nettement. 29,3% des sondés pensent
que le commerce formel va beaucoup se développer, un peu pour 43,9% et ne va pas
se développer pour 7,5%.
Au niveau sectoriel, c’est l’agriculture qui a la faveur des personnes sondées,
car 49,9% pensent qu’elle va se développer. Ils sont 31,9% du même avis pour
l’industrie locale contre 46,7% estimant qu’elle va se développer un peu et 5,2%
pour qui elle ne va pas se développer.
La situation du tourisme en 2011 sera mauvaise pour une majorité des sondés
(53,9%), très mauvaise pour 17,3% et mieux qu’attendu pour 17,1%. Pour 2012, on
est plutôt optimiste. Ils sont 72,5% à affirmer qu’elle sera mieux que
d’habitude. «Les Tunisiens sacrifient 2011 pour 2012», lance
Hassen Zargouni, DG
de Sigma Conseil.
En ce qui concerne l’investissement étranger, ils sont 50% à considérer qu’il va
augmenter contre 3,7% qui considèrent qu’il va diminuer. La confiance dans la
contribution des Tunisiens à l’étranger dans l’investissement est de mise, soit
44,6% mais 42,5% estiment que cette contribution sera moindre (peu).
Pour la perception des efforts du gouvernement provisoire, 47,1% estiment qu’il
fait de son mieux alors que 21,4% considèrent qu’il fait très peu d’efforts. Les
mesures de relance économique sont méconnues par 25,5% des sondés. 32,4%
affirment qu’elles sont insuffisantes contre 28,9% considérant qu’elles sont
suffisantes. Pour la réduction du taux de chômage, le gouvernement de transition
fait de son mieux pour 48,0%, très peu pour 25,1% et beaucoup pour 11,3%.
Les aspirations sur le plan économique sont plutôt portées sur la diminution du
chômage et la création d’emploi (67,6%), la stabilité et la sécurité (37,4%),
l’investissement dans les régions intérieures (20,9%), l’amélioration du pouvoir
d’achat (16,1%), l’instauration de l’équilibre régional (13,0%), la lutte contre
la corruption (11,2%), le renforcement des relations économique avec l’Europe
(5,7%), l’investissement dans l’infrastructure (4,3%). Les autres aspirations
concernent la nationalisation, l’interdiction du marché parallèle, l’orientation
vers les marchés des pays émergents, etc.