Parmalat : “normal” que Rome cherche “une solution italienne”

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é de Rome (Photo : Andreas Solaro)

[26/04/2011 07:03:07] PARIS (AFP) Les relations économiques entre la France et l’Italie ont été émaillées de plusieurs épisodes houleux, et il est normal que Rome cherche une solution nationale pour garder Parmalat, estime le président de la caisse des dépôt italienne (CDP) dans un entretien aux Echos de mardi.

“Plusieurs épisodes récents sont objectivement discutables du point de vue des règles communautaires”, a déclaré Franco Bassanini, patron de la CDP.

“On reproche aux Italiens de vouloir protéger Parmalat (du français Lactalis, ndlr) mais lorsque (le groupe énergétique italien, ndlr) Enel a voulu racheter (le français) Suez, les Français ont su tout bloquer à l’époque”, en février 2006, rappelle M. Bassanini.

Le gouvernement français avait alors annoncé le projet de fusion entre Suez et le groupe public Gaz de France, qui a donné naissance à GDF Suez.

En mars, le groupe laitier français Lactalis a annoncé sa montée à 29% du capital de Parmalat, ce qui a provoqué des multiples réactions d’hostilité en Italie, au motif que Parmalat serait un groupe stratégique.

Le gouvernement a ainsi adopté un décret permettant aux entreprises de repousser leur assemblée générale jusqu’à fin juin, permettant ainsi la création d’une alliance italienne. De plus, Rome a décidé la création d’un fonds d’investissement stratégique calqué sur le modèle du FSI français.

Il sera piloté par la CDP.

“Parmalat jour un rôle de premier plan dans notre secteur agroalimentaire et certains suspectent Lactalis de vouloir uniquement mettre la main sur sa trésorerie. Il est normal que le gouvernement, à travers la CDP, recherche une solution italienne”, a estimé M. Bassanini.

Les relations entre la France et l’Italie sont particulièrement tendues actuellement. Outre les acquisitions transnationales, c’est surtout le problème de l’immigration clandestine en provenance de Tunisie et de Libye qui avive les tensions.

Le président français Nicolas Sarkozy et le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi devaient se rencontrer mardi pour tenter de calmer le jeu lors d’un sommet.