Sarkozy et Berlusconi se rencontrent à Rome pour réchauffer les relations

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ée à Paris le 19 mars 2011 (Photo : Pierre Verdy)

[26/04/2011 09:00:54] ROME (AFP) Le président français Nicolas Sarkozy et le chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi, se retrouvent mardi à Rome pour réchauffer des relations mises à mal par le dossier des immigrés tunisiens, la Libye et les acquisitions d’acquisitions d’entreprises dans la péninsule.

“C’est l’occasion de tourner la page”, de “retrouver la fraternité franco-italienne”, souligne-t-on à l’Elysée, au moment où, comme le souligne la presse de la péninsule, “Paris et Rome n’ont jamais été aussi éloignées”.

Point sensible du sommet, l’immigration, au moment où MM. Berlusconi et Sarkozy font chacun face à des partis anti-immigrés en position de force: le Front national de Marine Le Pen en France et la Ligue du Nord en Italie.

L’Italie, premier point de passage pour les immigrés en provenance d’Afrique du Nord, a décidé d’octroyer des permis de séjour de six mois aux plus de 20.000 Tunisiens arrivés sur ses côtes entre janvier et début avril pour qu’ils puissent rejoindre “amis et parents” en France et ailleurs.

Cette décision a suscité l’ire de Paris qui juge “défaillante” l’application de Schengen, accord de libre circulation des personnes en Europe, et entend “revoir les clauses de sauvegarde” du traité.

Mardi, réunis dans le cadre bucolique de la Villa Madama sur les bords du Tibre, MM. Berlusconi et Sarkozy vont “dessiner les contours” d’une initiative commune auprès de Bruxelles à ce sujet. Elle pourrait prendre la forme d’une lettre conjointe au président de la Commission, José Manuel Barroso, pour réclamer une révision du traité ainsi qu’un renforcement de Frontex, l’Agence européenne de surveillance des frontières.

Autre point d’achoppement entre les deux capitales: la campagne d’acquisitions de groupes français dans la péninsule. LVMH s’est emparé de Bulgari et mardi matin, le groupe laitier Lactalis a lancé une offre publique d’achat (OPA) sur la totalité du capital du géant Parmalat.

“Nous vivons dans le monde du marché unique”, répète-t-on dans l’entourage de Nicolas Sarkozy, alors que les Italiens voient d’un très mauvais oeil cette prise de contrôle de leurs joyaux économiques.

Et l’on rappelle que les investissements français en Italie ont à peu près le même montant que les investissements italiens en France (30 milliards d’euros), à la différence près que les groupes français sont de dimension plus importante que les entreprises italiennes.

Enfin, les deux dirigeants évoqueront la Libye où la position en pointe de Paris contre le régime de Mouammar Kadhafi a indisposé l’Italie, ex-puissance coloniale et premier partenaire commercial de Tripoli.

Aujourd’hui, les positions française et italienne se rejoignent: les deux pays ont reconnu officiellement la rébellion libyenne et décidé de dépêcher sur place des conseillers militaires. Et lundi soir, l’Italie, qui jouait jusqu’à présent un rôle d’appui, a accepté de participer aux bombardements d'”objectifs militaires spécifiques” en Libye.

Signe de l’importance de ce sommet éclair d’un peu plus d’une heure qui doit démarrer à 11H30 (09H30 GMT), M. Sarkozy est accompagné d’une importante délégation, comprenant le Premier ministre, François Fillon, et ses ministres des Affaires étrangères, Alain Juppé, de l’Intérieur, Claude Guéant, et de l’Economie, Christine Lagarde, qui rencontreront chacun leurs homologues respectifs, Franco Frattini, Roberto Maroni et Giulio Tremonti.