és de France Télécom observent une minute de silence le 27 avril 2011 à Mérignac (Photo : Patrick Bernard) |
[27/04/2011 11:32:49] BORDEAUX (AFP) Environ 300 personnes se sont rassemblées mercredi en fin de matinée à Bordeaux devant le site de l’entreprise de France Télécom où travaillait le salarié de 57 ans qui s’est immolé par le feu mardi à Mérignac (Gironde).
Sa famille, sa femme et ses enfants, s’est recueillie pendant une minute aux côtés de salariés de France Télécom-Orange parmi lesquels nombre de ses collègues.
Les proches de la victime n’ont pas souhaité s’exprimer ce mercredi en précisant qu’ils le feraient dans la semaine.
“Son suicide est lié à son travail”, avait soutenu mardi un des quatre enfants de ce cadre qui, depuis six mois, était “préventeur” à Bordeaux après avoir occupé durant plusieurs années différents postes qui ne correspondaient pas à son niveau de qualification, selon son syndicat, la CFDT.
“La raison de son suicide, c’est clairement la manière dont France Télécom-Orange a fait dérouler sa carrière”, a-t-il ajouté.
és de France Télécom observent une minute de silence le 27 avril 2011 à Mérignac (Photo : Patrick Bernard) |
Ses collègues, émus et encore sous le choc au lendemain de ce passage à l’acte très violent, espèraient tous mercredi que la lumière serait rapidement faite sur les raisons qui l’ont poussé à ce geste dramatique.
“J’espère que rapidement on y verra plus clair et que l’on saura ce qui peut pousser quelqu’un à agir de la sorte”, a souhaité Daborah Sarremejean, une salariée de France Télécom venue par solidarité rendre hommage à ce salarié qu’elle ne connaissait pourtant pas personnellement.
“Je travaillais avec lui depuis deux ans, on était proches même si on ne connaissait pas nos vies respectives, je voyais qu’il était nerveux mais je ne soupçonnais pas qu’il était à ce point au bout”, a expliqué Evelyne, qui aujourd’hui “culpabilise de ne pas avoir vu à quel point il était mal”.
“Je ne peux pas encore vous dire aujourd’hui si son suicide est lié à 100% aux problèmes de France Télécom, il y a une enquête interne, mais je peux seulement vous dire que c’était un cadre en souffrance depuis de nombreuses années et que l’entreprise n’était pas à son écoute”, a pour sa part souligné Florence Bordes-Baillard, responsable CFDT en Aquitaine pour France Télécom.
Selon elle, il y a 8-10 jours, il avait évoqué son désir de quitter l’entreprise et cherchait une solution pour faire autre chose, et en février il avait adressé un courriel à la direction.
Dans ce dernier auquel il n’a pas eu de réponse, a-t-elle expliqué, il dénonçait le fait “qu’en tant que +préventeur+, donc garant des conditions de travail à France Télécom, il y avait des choses qui se passaient qui auraient dû être abolies depuis le nouveau contrat social”.
Ce courriel sera une des pièces étudiées lors de l’enquête interne alors qu’un CHSCT extraordinaire se tiendra jeudi, a indiqué la déléguée CFDT.
Ce salarié de 57 ans s’est immolé par le feu tôt mardi matin sur un parking d’un site de l’entreprise où il avait été employé pendant plusieurs années.