Tunisie : L’UTICA tourne-t-elle enfin la page?

siege-utica-1.jpgA la différence des autres organisations nationales qui se sont mises à jour en se dotant de nouvelles directions après le 14 janvier 2011, l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA) peine à se remettre sur pied, trois mois après le départ de Hédi Djilani de la présidence.

Ainsi, c’est seulement depuis la fin de la semaine dernière qu’un début de consensus a commencé à se dessiner entre deux des trois protagonistes de l’après Hédi Djilani, en l’occurrence le Bureau exécutif élu par le congrès de 2006 et l’un des groupes contestataires, «le Renouveau de l’UTICA» -le troisième protagoniste étant «Sauvons l’UTICA».

En effet, c’est seulement vendredi 22 avril 2011 qu’a été conclu entre les deux premières entités un accord portant partage des prérogatives, donc du pouvoir.

Ce compromis, finalement trouvé entre le bureau exécutif (BE) qui voulait rester aux commandes, diriger l’organisation jusqu’au congrès, et mener seul le chantier de la mise en place d’une nouvelle direction, et les animateurs du «Renouveau de l’UTICA» qui exigeaient sa démission de suite, coupe la poire en deux. Le bureau va rester en poste, avec à sa tête Hamadi Ben Sedrine –à moins d’une confirmation de sa démission, annoncée jeudi 21 avril, sur les ondes de Mosaïque FM, puis retirée par l’intéressé- et ses responsabilités seront dorénavant limitées aux questions administratives et financières. Mais tout ce qui touche à l’avenir de l’UTICA et notamment le renouvellement de ses structures et l’organisation du congrès sont désormais du ressort d’un «Comité national de transition (CNT)», dirigé par Wided Bouchamaoui (représentant le BE), et ayant un porte-parole (Khalil Charfi, appartenant au Mouvement «Renouveau de l’UTICA», et ayant 20 membres représentant équitablement le BE, les antennes régionales et les fédérations de la centrale, et les contestataires.

Khalil Charfi a été on ne peut plus clair à ce sujet. «C’est le Comité national de transition qui va s’occuper de tous les dossiers syndicaux concernant l’UTICA et préparer le prochain congrès, avec l’appui de six comités (organisation du congrès, révision des statuts et du règlement intérieur, relations internationales, affaires économiques, affaires sociales et communication)».

La synthèse s’est-elle déjà faite entre les vues et les thèses des uns et des autres? Apparemment, oui. Car durant le point de presse du samedi 23 avril 2011, durant lequel les principaux animateurs et une partie des membres du Comité de transition (Tarek Ben Yahmed, Wissem Ghorbal, Khalil Ghariani, Kais Sellami, Hichem Elloumi, Khalil Charfi, Wided Bouchamaoui, Mounir Ben Sakhria et Khaled Fourati) ont présenté le contenu du compromis conclu entre les deux camps, on n’a pas relevé de dissonances particulières. Il s’est même dégagé une nette détermination à ouvrir une nouvelle page rompant avec les pratiques du passé. «Maintenant oublions le passé et essayons de reconstruire», a lancé Wided Bouchamaoui, présidente du Comité national de transition.

Cette volonté de refondation transparaît à travers la décision de refonte complète des statuts et du règlement intérieur de l’organisation. Une opération qui vise à «préparer le terrain à un congrès démocratique conformément aux principes de la révolution, scellant la réconciliation et s’ouvrant sur toutes les capacités dont le pays est riche et afin de travailler dans un cadre transparent et démocratique», insiste le porte-parole du CNT.

Malgré son importance, l’accord conclu entre le bureau exécutif et le «Renouveau de l’UTICA». Car cela va dépendre de la réponse de l’autre groupe «dissident», «Sauvons l’UTICA», à ce gentleman agreement.

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