éenne à Francfort (Photo : Daniel Roland) |
[01/05/2011 09:28:27] FRANCFORT, Allemagne (AFP) La Banque centrale européenne, après avoir augmenté son principal taux directeur en avril, une première depuis juillet 2008, devrait poursuivre sur cette voie mais pas dès la prochaine réunion de son conseil des gouverneurs jeudi, selon les économistes.
“La BCE devrait laisser son taux inchangé à 1,25%” lors de cette assemblée délocalisée à Helsinki, estiment ainsi ceux de Citi, qui s’attendent à une nouvelle hausse de 25 points de base en juin ou juillet.
L’accélération de l’inflation en zone euro –2,8% en avril– fait toutefois plutôt pencher la balance du côté de juin, selon Commerzbank.
“Les chiffres (publiés vendredi) vont dans le sens de ceux qui au sein de la BCE réclament une normalisation plus rapide de la politique monétaire”, jugent ses économistes Christoph Weil et Jörg Krämer.
La BCE se plaît à rappeler ces derniers mois que surveiller le niveau de l’inflation est son mandat unique. Or c’est la cinquième fois consécutive que la hausse des prix dépasse son objectif de moyen terme de maintenir l’inflation sous le seuil de 2%.
Si cet échauffement est surtout lié à l’envolée des prix de l’énergie et des matières premières, de courte durée selon les analystes, pour Jonathan Loynes de Capital Economics, cela n’influera pas sur “l’obsession de la BCE de maintenir les perspectives d’inflation +solidement ancrées+”.
L’institution de Francfort (ouest) veut agir préventivement, pour éviter une spirale qui verrait la hausse du pétrole se répercuter sur les prix et les salaires: les “effets de second tour”.
Son président Jean-Claude Trichet admet que pour le moment il n’y en a pas, tout en soulignant que le “risque” est là.
Pour les responsables de la BCE, le temps de la normalisation est de toute façon venu après plusieurs années d’une politique monétaire très accommodante pour aider le système bancaire et l’économie de la zone euro à surmonter la crise.
Et peu importe que la reprise soit inégale selon les pays de la région. “Nous n’avons d’autre choix que de regarder la zone euro comme un ensemble”, a récemment déclaré son chef économiste Jürgen Stark dans la presse portugaise alors que Lisbonne est contrainte, après Athènes et Dublin, de faire appel à l’aide internationale.
Pour Jonathan Loynes, “que la prochaine hausse intervienne dans un mois ou deux, la question importante est de savoir jusqu’où ils iront”.
Marchés et économistes s’attendent à voir le taux directeur de la BCE grimper à 1,75% ou 2% d’ici la fin de l’année, alors que la Réserve fédérale américaine vient de décider elle de continuer à pratiquer un loyer de l’argent très bas.
Outre son taux directeur, M. Trichet devrait être interrogé, lors de la conférence de presse qui suivra le conseil des gouverneurs, sur les prêts illimités à taux fixes que la BCE accorde aux banques de la zone euro, maintenus pour l’instant jusqu’en juillet, et sur son programme de rachat d’obligations publiques (SMP).
Selon Citi, la BCE pourrait annoncer, mais pas avant juin, la poursuite de ses mesures en faveur des banques pour un trimestre encore. Elle devrait mettre un terme à son programme SMP après le sommet des chefs d’Etat et de gouvernements européens fin juin.
Un sommet au cours duquel devrait être désigné le successeur de M. Trichet, dont le mandat de huit ans s’achève le 31 octobre.
Le président de la Banque d’Italie Mario Draghi, soutenu par la France, l’Italie et l’Espagne et qui a les faveurs de la Belgique, a désormais toutes les chances de lui succéder.