Tunisie – Gouvernance : La transparence, désormais, incontournable

Plusieurs universitaires et économistes estiment que parmi les défis que le
gouvernement provisoire se doit de relever en toute urgence, figure celui de la
transparence, c’est-à-dire la possibilité d’avoir libre accès à une information
précise et cohérente pour tout ayant droit dans un temps raisonnable et avec une
interface simple.


Dans une récente communication sur «les défis économiques en cette période de
transition démocratique», Maher Kallal, président du forum «Pour une nouvelle
République» (Nou-R), va jusqu’à recommander au gouvernement de M. Caïd Essebsi,
Premier ministre, d’accorder la priorité absolue à la transparence et de
transcender la culture sécuritaire pour celle de la responsabilisation du
citoyen érigé en partenaire.

Il pense que l’administration tunisienne n’a pas le choix que de s’adapter aux
exigences de la transparence devenue, malgré elle, possible à la faveur de la
révolution du Facebook et du mobile.

Et M. Maher de préciser sa pensée: «Avec l’internet, les médias sociaux, et les
téléphones portables avec camera, le manque de transparence des officiels d’un
gouvernement ne peut garantir, en pratique, que la propagation de rumeurs et
leur amplification, pour aboutir au final à une série d’effets secondaires
indésirables et dont l’impact est, souvent, imprévisible».

L’état d’esprit selon lequel l’officiel sait mieux est bel et bien révolu. Pour
M. Maher, l’option pour la transparence, pour peu qu’elle soit prise, ne
comporte que des avantages. Il en cite le développement de la base d’une
démocratie durable, l’amélioration de l’efficacité et de l’efficience du
gouvernement, des entreprises et de la société civile.

Autres avantages évoqués par l’universitaire: la transparence favorise
l’attraction des investissements étrangers, la création d’emplois pour les
diplômés, et constitue surtout le meilleur rempart contre la corruption.

Appuyant son approche par des actions concrètes, il propose, à court terme, la
création d’un portail citoyen, d’un système de suivi de toutes les
plaintes-doléances sur la base de centres de service citoyens (projet écoute
totale) et d’un autre de gestion du foncier (transparence totale).

A moyen terme, il suggère de réformer, radicalement, tout le système
d’information du gouvernement et de le mettre au service exclusif du citoyen.

Il s’agit d’instituer ce qu’il appelle l’«Open source governance», des contenus
ouverts («Open data») devant permettre à tout citoyen intéressé de contribuer à
créer les contenus de la politique, et au gouvernement de mieux bénéficier des
savoirs et savoir-faire locaux.

Le principe est de donner confiance plutôt que de contrôler a priori.

Tout Un chantier…