à Rennes le 17 février 2011 (Photo : Damien Meyer) |
[02/05/2011 10:33:10] PARIS (AFP) Le marché français de l’automobile chute en avril, subissant les effets de l’arrêt de la prime à la casse après un bon début d’année, les constructeurs français étant les premiers à en pâtir.
Les immatriculations de voitures neuves ont reculé de 11,2% en avril en données brutes, ce qui représente 169.451 unités, selon les chiffres publiés lundi par le Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA).
A nombre de jours ouvrables et comparables, la baisse est toutefois réduite (-6,8%), le mois d’avril 2011 comptant un jour ouvrable en moins que l’année dernière.
“On sait que le marché va beaucoup diminuer” et “revenir à son niveau d’avant la prime à la casse”, a indiqué à l’AFP François Roudier, directeur de la communication du CCFA.
Au premier trimestre, le marché était toujours soutenu (+8,9%) par la prime à la casse. Le dispositif gouvernemental a pris fin au 31 décembre 2010 mais les constructeurs avaient jusqu’au 31 mars pour livrer les véhicules commandés.
Pour 2011, le CCFA maintient ses prévisions. “On reste sur une baisse de 8%”, ajoute M. Roudier.
Les constructeurs français sont les premières victimes de l’arrêt de cette disposition gouvernementale: les immatriculations de PSA s’écroulent de 21,1% en avril, celles du groupe Renault chutent de 19,1%.
Au sein du groupe Renault, les immatriculations de marque Renault plongent de 23,5% tandis que Dacia, marque low cost de Renault, tire son épingle du jeu (+6,6%).
“Les grands gagnants de la prime à la casse, Renault, PSA, Fiat, ont chuté en comparaison des très bons chiffres réalisés l’année dernière”, à la même période, selon M. Roudier.
“On sait aussi qu’il y a des problèmes de livraisons, dus aux événements au Japon et à la hausse de la demande”, les chaînes de production ayant du mal à suivre, détaille François Roudier.
Les constructeurs ont notamment des difficultés à s’approvisionner en systèmes de climatisation, autoradios, microprocesseurs ou pigments de couleur pour les teintes métallisées, fabriqués au Japon, rapporte le magazine Auto Plus daté de lundi qui a réalisé une enquête sur les conséquences du séisme du 11 mars sur le secteur.
Résultat, “une simple Renault Clio se fait désormais désirer six mois (au lieu de trois)”, une Audi A1 ou une Volkswagen Tiguan neuf mois, une Dacia Duster six mois et demi, une Peugeot 308 CC ou une Toyota Prius cinq mois et demi, détaille le magazine.
En avril, les constructeurs japonais ont paradoxalement enregistré les plus fortes hausses du marché français. Ainsi, les immatriculations de Toyota ont bondi de 27,4%, celles de Nissan de 25,6%.
“Les modèles japonais qui se vendent en France sont produits au Royaume-Uni et en France”, explique de son côté Carlos da Silva, analyste IHS chez Automotive qui ne prévoit pas d’impact significatif du séisme sur les demandes de modèles japonais en France.
Sur le marché des véhicules industriels, les immatriculations se sont envolées de 40,6% en avril, 54,4% depuis le début de l’année.
“Le transport de marchandises a été très touché par la crise. Entre 2008 et 2010, on a enregistré des baisses de 50%, voire de 100%”, souligne Carlos da Silva.
Aujourd’hui, “il faut renouveler les flottes”. Les entreprises “tiraient sur la corde avec des camions qui avaient des centaines de milliers de kilomètres au compteur”.