Le sondage d’opinion réalisé par Global Management Services (GMS), le bureau d’études dirigé par Mme Alia Hachicha, et dont les résultats ont été révélés fin mars 2011, nous en apprend beaucoup sur le rapport des Tunisiens au politique (Tunisie/sondage GMS: Les citadins et les gens de l’intérieur sont-ils sur la même longueur d’onde politique?) (Tunisie: Les Tunisiens sont-ils politiquement au centre?). Et nous réserve quelques surprises notamment sur la perception des hommes politiques dans les régions. Ainsi, ce n’est pas dans le Grand Tunis (18,84%) que Béji Caïd Essebsi a le taux le plus élevé de «notoriété spontanée» (41% à l’échelle nationale), mais respectivement dans le Centre-ouest (27,36%), le Centre-est (22,79%), le Nord-ouest (20,16%), le Nord-est (18,45%) et le Sud (16,83%). D’ailleurs, à l’exception du Nord-est et du Sud, où il arrive en deuxième position respectivement derrière Rached Ghannouchi et Néjib Chebbi, le Premier ministre est en pole position dans les quatre autres régions.
Mais alors que le trio de tête pour ce qui est de la notoriété spontanée est composé de Béji Caïd Essebsi, Rached Ghannouchi et Néjib Chebbi, le Premier ministre est toujours en tête du classement –à l’échelle nationale et dans les six régions- à l’aune de l’honnêteté et de la crédibilité, mais a deux autres poursuivants : Farhat Rajhi et Mohamed Ghannouchi.
D’une région à une autre, les Tunisiens ne sont pas d’accord sur les personnalités politiques dont ils se sentent le plus éloignés. A l’échelle nationale et dans les six régions, c’est Rached Ghannouchi qui arrive en première position dans 23,64% des cas. Toutefois, derrière le chef du mouvement Ennahdha, les autres figures -Hamma Hammami (18,37%), Foued Mbazaa (8,33%), etc.- connaissent des fortunes diverses, d’une région à une autre.
Ainsi, au classement des hommes politiques les «plus mal aimés», le chef du Parti Communiste Ouvrier arrive en 2ème position dans deux régions (Grand Tunis), en troisième dans quatre autres (Nord-est, Nord-ouest, Centre-est et le Sud), et en quatrième dans le Centre-ouest. Néjib Chebbi est le moins bien positionné dans le Centre-est (2ème, 33,07%), et dans le Centre-ouest (3ème, 23,39%), et mieux dans le Grand Tunis (4ème, 14,62%), le Nord-ouest (4ème, 19,91%), le Nord-est (5ème, 15,44%), et le Sud (5ème, 9,95%).
Concernant le choix du type de régime politique, les partisans du système parlementaire se recrutent notamment dans le Nord-ouest (59%), le Centre-ouest (57,30%), et, à un degré moindre, dans le Nord-est (49,20%); le Sud (40,2%), le Centre-est (38,60%), et le Grand Tunis (37%) sont, eux, en deçà de la moyenne nationale (41,4%). A l’opposé, le plus grand soutien au système semi-présidentiel se trouve dans le Grand Tunis (43,20%), le Sud (38,3%), le Nord-est (37,50%), le Centre-est (37%), et le Centre-ouest (29,30%) –une formule contre laquelle le Nord-ouest est le plus indifférent (20%).
Souhaité par seulement 15,5% des Tunisiens, le régime présidentiel obtient son meilleur score dans le Centre-est (22%), puis dans le Centre-ouest (17,90%). L’adhésion dans le Sud (15,9%) et le Grand Tunis (15,10%) à ce régime est légèrement supérieure à la moyenne nationale (15,5%), devant le Centre-ouest (13,30ù) et le Nord-est (10,90%).
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