«J’ai ouvert les yeux dans un monde où, par le pouvoir des mots, l’homme a arraché sa liberté, il s’est frayé un chemin d’où il a effacé la peur et a ouvert son cœur à des lendemains meilleurs… La nuit où mes yeux se sont ouverts, j’ai vu des êtres solidaires, soucieux des autres, taisant leurs propres frayeurs… J’ai vu des enfants protéger leurs pères et des familles démunies donnant du leur… Hommes et femmes, avec des mots qui désarment, ont ensemble combattu la terreur, par leur volonté ils ont su vaincre le désespoir… C’est le monde que tu as créé. C’est le monde que vous avez créé. C’est le monde que nous avons créé».
Ce sont là quelques phrases du slam réalisé par Tunisiana avec Rabii, le slameur gafsien. Ce jeune slameur, qui a chanté la Tunisie arrachant sa liberté.
Tunisiana n’a pas voulu manquer un rendez-vous historique pour la Tunisie et a redéployé son budget communicationnel pour l’orienter plus dans des actions citoyennes. Ce slam, appelé espoir, représente l’une de ses contributions. C’est un hommage à toutes ces belles qualités humaines que les Tunisiens se sont découvert après la révolution. Ce slam (voir vidéo) qui raconte la naissance d’un bébé le jour de la révolution et son bonheur d’ouvrir ses yeux dans un monde meilleur, et de grandir en démocratie entouré d’hommes libres. Cette vidéo représente une belle leçon d’amour et d’espoir.
La révolution vécue par Tunisiana
A Tunisiana, on a très rapidement repris le boulot, même si «on a eu l’impression que ces deux jours étaient des siècles tant ils étaient riches en événements». Le retour au travail s’est fait avant le retour au calme et on entendait les bruits de balles dans la banlieue nord de Tunis à partir des bureaux de la compagnie.
«Ce qui m’a le plus épatée au retour du travail lundi 17 janvier, c’est cette ambiance de solidarité qui régnait dans l’entreprise. Les problèmes étaient toujours là mais nous étions occupés ailleurs, à gérer au quotidien l’après révolution et la panique des premiers jours», indique Najla Chaâr, directrice de la Communication. 45% des «Tunisianiens» avaient repris en ce 17 janvier pour atteindre une semaine après les 80%. Ils ont aménagé leurs horaires, et pour certains ont opté pour le covoiturage pour se sentir plus en sécurité entre collègues.
Comme dans d’autres entreprises tunisiennes, l’opérateur privé de téléphonie mobile, qui a aujourd’hui 53% de part de marché, a vécu au rythme des rebondissements de la révolution et a du géré les revendications sociales exprimées à l’occasion. Elle a eu à résoudre les problèmes dus aux dégâts post-révolutionnaires et à remédier aux pertes évaluées à près de 1,5 MDT suite au saccage de plusieurs points de vente à travers tout le territoire national.
Aujourd’hui, l’opérateur attend toujours la licence 3G. «Nous ne comprendrons jamais pourquoi les deux poids deux mesures. Nous avons droit au 3G autant que Tunisie Télécom. Pourquoi eux, pourquoi pas nous?».