éleveur nourrit ses vaches charolaises, le 18 février 2011 à Saint-Firmin, en Bourgogne (Photo : Jeff Pachoud) |
[03/05/2011 07:36:27] PARIS (AFP) Une réunion est prévue mardi au ministère de l’Agriculture pour tenter de mettre la dernière main à un dispositif qui permettrait aux producteurs de viande de répercuter la flambée des cours des céréales sur leurs prix de vente et donc sur le prix payé par le consommateur.
Pour pallier la dégradation des revenus des éleveurs, la FNSEA, premier syndicat agricole, a lancé l’idée de ce mécanisme en février pour répondre à la flambée des cours mondiaux des céréales, qui sont la base de l’alimentation du bétail.
Le ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, a rapidement donné son feu vert au principe de ce dispositif qui concernera, au moins dans un premier temps, les producteurs de porcs, bovins et volailles.
M. Le Maire a “la ferme intention de faire signer un engagement (entre producteurs, transformateurs et distributeurs, NDLR) lors d’une réunion conclusive mardi”, a-t-on appris auprès de l’une des filières.
De fait un point presse est prévu à l’issue de la rencontre.
“L’engagement porte, en cas de variation excessive des prix des aliments des bovins, porcs et volailles, sur l’ouverture de négociations sur les conditions de vente des produits issus de ces animaux”, explique en préambule le projet d’accord dont l’AFP a obtenu une copie.
Le dispositif –technique– prévoit la prise en compte de deux indices qui seront validés par les pouvoirs publics.
Le premier indicateur concerne le coût de l’alimentation animale, une donnée essentielle dans le prix de revient du producteur.
Le second indice permettra de mesurer si le coût de l’alimentation a bien été répercuté dans les prix de vente. Si ce n’est pas le cas, alors des négociations commerciales devront être rouvertes pour prendre en compte les “variations excessives” des matières premières agricoles. A la hausse comme à la baisse.
A la veille de cette réunion, hormis pour la FNSEA, à l’origine de l’idée, le dispositif est accueilli avec circonspection.
La FNSEA souhaite une signature dès mardi de cet “engagement volontaire”. “C’est une volonté de transparence, qui permet à la fois au producteur et au consommateur d’être mieux pris en compte par rapport au coût de fabrication des animaux”, indique le syndicat.
L’accueil est plus mitigé au sein des branches spécialisées de la FNSEA.
La Fédération nationale porcine (FNP) se dit “réservée” sur cet “engagement” car “rien ne permet de dire que les négociations (commerciales, NDLR) aboutiront”.
Même hésitation à la Fédération française des industriels, charcutiers, traiteurs (FICT). Celle-ci s’interroge sur la faculté des distributeurs à respecter un “engagement volontaire alors qu’ils ne respectent déjà pas les engagements légaux”, en référence à la Loi de modernisation de l’économie (LME), selon une responsable.
La Confédération française de l’aviculture (CFA) a regretté pour sa part le refus des distributeurs de voir figurer dans les contrats avec leur fournisseurs une clause de révision. “Si on est optimiste on se dit que le dispositif permettra au moins la mise en place d’indicateurs”, selon Christian Marinov, directeur de la CFA.
Interrogée par l’AFP, la FCD n’a pas souhaité réagir.