A l’avenir, les comptes Facebook des élèves “harceleurs” seront fermés

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accueil de facebook (Photo : Loic Venance)

[03/05/2011 15:15:05] PARIS (AFP) Les élèves qui auront été convaincus de harcèlement contre des camarades sur Facebook verront leur compte fermé, en vertu d’un partenariat entre le ministère de l’Education nationale et ce réseau social, annoncé mardi par le ministre Luc Chatel.

“La solution que nous avons mise au point est simple : nous signalerons systématiquement les élèves qui auront été convaincus de harcèlement sur ce réseau, et ils verront leur compte Facebook fermé”, a déclaré M. Chatel en concluant les “assises nationales” sur le harcèlement tenues lundi et mardi.

“Pour les cas les plus graves, nous ferons en sorte que les familles des élèves victimes puissent bénéficier d’un accompagnement adapté pour déposer plainte, et ce, via un partenariat avec l’Office central de lutte contre la cyber-criminalité”, a-t-il ajouté.

Selon le chercheur Eric Debarbieux, les cas de “cyber-harcèlement” se multiplient depuis plusieurs années en milieu scolaire. De telle sorte que le harcèlement entre élèves s’est déplacé en dehors de l’école et peut toucher les victimes, via des messages sur réseaux sociaux ou sur téléphones portables, “à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit”.

“La Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) reçoit chaque mois 15 à 20 plaintes sur ces sujets”, a résumé la médiatrice de l’Education nationale Monique Sassier, en rappelant que la Cnil avait noué un partenariat avec des journaux pour enfants, afin de faire de la prévention.

“Comme les recoins de cours de récréation ou les toilettes des écoles, les réseaux sociaux et les messageries sont des lieux peu surveillés par les adultes, donc ce sont ceux où se déroulent les faits de harcèlement”, a expliqué Nicole Catheline, pédopsychiatre au Centre hospitalier Henri-Laborit de Poitiers.

D’où la nécessité pour les adultes, même les plus réticents aux réseaux sociaux, à savoir “comment fonctionne Facebook, à quoi ça sert, comment l’on s’y rend”, s’ils veulent prévenir le harcèlement, a-t-elle préconisé.

En conclusion des assises, Eric Debarbieux a jugé qu’à cette occasion “l’institution Education nationale avait su se remettre en cause”, en reconnaissant qu’elle ne s’était pas préoccupé du sujet jusqu’à présent et en l’abordant “sans stigmatiser les agresseurs”.

Tout en regrettant “des annonces restreintes” de la part du ministre, le deuxième syndicat du primaire (SE-Unsa) constate dans un communiqué que, “pour une fois, on nous aura épargné une vision répressive de l’École” lors de ces deux jours.