Le développement régional, voilà un thème qui touche de très près les antennes régionales de l’Agence de Promotion de l’Industrie et de l’Innovation (APII). Etant confrontées directement aux problématiques de l’investissement dans les régions, ces antennes ont, désormais, l’obligation de défendre les régions. D’autant plus que le développement régional est une priorité du programme de relance du gouvernement provisoire, et le restera vraisemblablement pour de longues années encore.
Il est connu qu’en matière d’investissement industriel, les zones intérieures sont le maillon faible de la chaîne. Celle-ci, au cas où elles existent, présentent plusieurs lacunes au niveau de l’infrastructure de base, mais aussi au niveau de la lenteur des procédures d’octroi des parcelles pour les investisseurs. La centralisation constitue également un autre un handicap majeur pour le développement de ces zones. Des problématiques qui ont été évoquées, lors d’une rencontre entre Férid Tounsi, directeur général de l’APII, et les directeurs régionaux, tenue le 3 mai 2011.
Des lacunes…
A Médenine, l’aménagement d’une zone industrielle prend plus de temps à cause d’un manque d’infrastructures. A Mahdia, deux nouvelles zones industrielles attendent le règlement foncier. A Kasserine, une zone industrielle, dont l’aménagement a démarré depuis 2007, n’est toujours pas terminée, la nature du terrain serait suspecte, étant «un terrain inondable et argileux», selon la directrice régionale de l’APII qui réclame une solution pour ce cas. A Sidi Bouzid, la zone industrielle abrite des restaurants et des dépôts de produits alimentaires. Tant de situations qui posent beaucoup d’interrogations sur le suivi de ces projets au niveau central.
Du côté des directeurs régionaux, ces cas de figure représentent l’état actuel de l’investissement industriel dans les régions intérieures. Bien que l’infrastructure de base au sein de la zone industrielle soit une priorité, il s’agit aussi de miser sur l’environnement alentour, telles que les autoroutes mais aussi la mise en place de la fibre optique. «Il s’agit de déterminer comment renforcer les investissements par une infrastructure de base qui ne touche pas seulement la zone. Il ne s’agit pas aussi de miser seulement sur des avantages spécifiques mais de mettre en place un système attractif d’investissement. Ces zones souffrent d’un manque réel de valorisation avec le concours bancaire. L’appareil bancaire n’a pas suivi le potentiel régional», estime un directeur régional.
85 nouvelles zones industrielles…
Au niveau du suivi des projets, on estime qu’il est primordial d’effectuer un contrôle sur terrain, puisque plusieurs projets annoncés n’ont pas été réalisés et peuvent être réaffectés pour d’autres investisseurs. La décentralisation semble être une revendication essentielle, pour alléger les procédures administratives d’octroi des subventions. Il s’agit aussi de réviser la nomenclature des entreprises et la liste des activités qui bénéficient du FOPRODI afin d’encourager les jeunes promoteurs.
Du côté de l’Agence Foncière Industrielle (AFI), un projet de a été finalisé pour promouvoir les zones industrielles. Elles sont 85 nouvelles qui seront aménagées contre les 50 prévues par le 12ème Plan de développement, sur 5.000 hectares dans les 24 gouvernorats. On note que quatre zones ont été réalisées alors que 15 sont en phase d’appel d’offres et 38 autres en cours d’étude technique.
Le projet prévoit également le réaménagement de 64 zones industrielles, s’étendant sur 960 hectares, pour 119 MDT. Aïssa Abidi, directeur général de l’AFI, a précisé que la décentralisation sera consacrée par le renforcement des délégations régionales. Il a indiqué que toutes les zones industrielles sont réalisées avec les mêmes critères et la même qualité. Il ajoute que l’agence est en train d’étudier la généralisation des fibres optiques.