L’internet, “facilitateur principal” du crime organisé, selon Europol

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éen le 14 avril 2011 avant une réunion à Godollo, en Hongrie (Photo : Attila Kisbenedek)

[04/05/2011 14:10:53] LA HAYE (AFP) L’internet est devenu le “facilitateur principal” du crime organisé, utilisé désormais notamment pour le trafic de drogue et d’êtres humains ainsi que le blanchiment, a déclaré mercredi à l’AFP Rob Wainwright, directeur de l’office européen de police Europol.

“L’utilisation d’internet est devenue beaucoup plus répandue, c’est désormais le facilitateur principal du crime organisé, je dirais”, a indiqué M. Wainwright dans un entretien à l’AFP, à l’occasion de la publication du rapport OCTA 2011 d’Europol.

De plus en plus de groupes criminels utilisent désormais internet pour commettre des crimes et des délits considérés comme “plus traditionnels” , souligne le directeur de l’office européen, basé à La Haye.

“Parallèlement à la cybercriminalité des cartes bancaires, de l’échange de matériel pédophile et des piratages, internet est désormais utilisé pour la production, la collecte et la distribution de drogues, le recrutement et la commercialisation de victimes du trafic d’êtres humains”, souligne le rapport>.

Le document de 37 pages cite également “la facilitation de l’immigration clandestine”, la contrefaçon et le trafic d’espèces animales. L’internet est également “largement utilisé comme un moyen de communication sûr et pour blanchir de l’argent”, selon la même source.

La fraude aux cartes bancaires a “rapporté” en 2009 plus d’1,5 milliard d’euros aux groupes criminels, souligne par ailleurs le rapport.

Le rapport OCTA d’Europol, publié tous les deux ans, est transmis aux ministres de la Justice et de l’Intérieur des pays de l’Union européenne auquel il doit permettre d’établir des priorités dans la lutte contre le crime organisé au cours des deux prochaines années, selon M. Wainwright.

La crise économique mondiale depuis 2008 a “rapproché les citoyens européens de la criminalité organisée”, souligne par ailleurs le rapport d’Europol.

“Les contraintes financières ont rendu la population plus tolérante envers les produits illicites (…) et les individus plus enclins à être recrutés par des groupes criminels en tant que revendeur de drogue ou +porteur+ d’argent”, selon la même source.

Géographiquement, les groupes criminels sont répartis sur cinq grands centres d’activités. Celui du nord-ouest, qui gravite autour des Pays-Bas et de la Belgique, coordonne la distribution de drogue en Europe.

Par celui du nord-est, autour de la Lituanie, de l’Estonie et de la Lettonie, transitent des marchandises illicites en provenance de Russie. C’est également le repaire de groupes violents d’envergure internationale.

Le sud-ouest de l’Europe, autour de l’Espagne et du Portugal, est une plaque tournante pour le trafic de cocaïne et de résine de cannabis ainsi que pour celui des êtres humains. Le sud-est, autour de la Bulgarie, de la Roumanie et de la Grèce, connaît le développement le plus rapide grâce au trafic croissant via la Mer Noire.

Enfin, au sud de l’Europe, l’Italie reste le centre des activités criminelles liées aux entreprises, à la contrefaçon et au trafic d’êtres humains.