” (Photo : Alain Jocard) |
[04/05/2011 16:08:23] PARIS (AFP) e gouvernement français décidera cet été de la généralisation ou non des compteurs électriques “intelligents”, qui doivent remplacer les 35 millions de boîtiers actuels d’ici à 2020, a annoncé mercredi le ministre de l’Energie Eric Besson.
“La mise en place de ce nouveau compteur communicant” donne à “la France l’opportunité de faire de cette obligation européenne une chance pour la croissance et l’emploi”, a assuré M. Besson lors d’une conférence de presse, laissant peu de place à la possibilité d’une décision négative.
Imposés par une directive européenne qui prévoit leur installation chez 80% des consommateurs d’ici 2020, ces compteurs doivent faciliter la mise en place de tarifs différenciés en fonction de la consommation, améliorer la concurrence et favoriser des économies d’énergie.
Pour l’association de consommateurs UFC-Que Choisir, “les dés sont jetés en faveur de la généralisation”.
“Mais nous saisirons toutes les opportunités pour améliorer le système car l’expérimentation sur 250.000 compteurs à Lyon et en Indre-et-Loire ne s’est pas aussi bien passée que prévu à cause de problèmes de logiciels”, a ajouté Caroline Keller, chargée des questions énergétiques à l’UFC-Que Choisir.
“Ces 250.000 compteurs fonctionnent aujourd?hui et s’intègrent sans incident dans la conduite du réseau et la vie quotidienne des abonnés”, a affirmé pour sa part M. Besson, à l’occasion de l’installation du comité chargé de suivre la mise en oeuvre de ce compteur, baptisé Linky.
ée le 4 mai 2011 (Photo : Martin Bureau) |
Mais, “pour qu’une décision de généralisation soit prise, cinq progrès doivent encore être accomplis”, a averti le ministre.
Ces cinq points concernent “le renforcement de la pédagogie sur le système de comptage de l’électricité”, “la facilité d’accès par l’usager à l’affichage de sa propre consommation”, “la garantie de la confidentialité des données” et “la transparence sur les coûts et l’impact sur la facture d’électricité”. Il faudra aussi veiller à ce que le système ne génère pas de “jungle tarifaire”.
“Je souhaite que le bilan de l’expérimentation soit présenté par la Commission de régulation de l’énergie (CRE) devant le comité Linky courant juin afin que la décision de généralisation puisse être prise par le gouvernement au cours de l’été”, c’est-à-dire avant “la date butoir du 21 septembre”, a affirmé M. Besson.
Le gouvernement a demandé à ERDF, filiale d’EDF chargée du réseau de distribution d’électricité, “d’assurer le financement intégral de l’installation du compteur Linky”, évalué à 4 milliards d’euros, a ajouté le ministre.
“La fabrication et l’installation du compteur Linky ne seront pas facturées au consommateur d’électricité”, a assuré M. Besson.
Les consommateurs payeront toutefois l’installation des compteurs par le biais du tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité (Turpe), acquitté via la facture d’électricité, et qui sert à financer les investissements d’ERDF.
La mise en place du nouveau système se fera “sans suppressions d’emplois” chez ERDF, “avec des réductions chez le personnel relevant les compteurs mais avec l’apparition de nouveaux métiers”, a assuré Michelle Bellon, présidente d’ERDF.
L’Agence de l’environnement et de maîtrise de l’énergie (Ademe) avait souligné l’an dernier que Linky en son état actuel ne permettrait pas de faire des économies d’énergie, sauf à lui adjoindre un “affichage pédagogique en temps réel” de la consommation d’électricité. Avec un tel équipement, les économies d’énergies pourraient atteindre 5% à 15%.