La bourse de New York (Photo : Stan Honda) |
[07/05/2011 11:03:21] NEW YORK (AFP) Choquée par le plongeon des prix du pétrole et des métaux, la Bourse de New York aborde sur la défensive une semaine peu riche en rendez-vous économiques, alors que la saison des résultats se termine.
Sur la semaine écoulée, l’indice Dow Jones a abandonné 1,34% pour finir vendredi à 12.638,74 points. Le Nasdaq, à dominante technologique, a reculé de 1,60% à 2.827,56 points et l’indice élargi Standard and Poor’s de 1,72% à 1.340,20 points.
“Le marché a été complètement captivé par ce qui s’est passé du côté des matières premières”, relate Gina Martin, de Wells Fargo Securities.
Le repli des prix du pétrole et de l’argent en particulier ont mis le marché sous pression dès le début de la semaine, et encore plus jeudi lors de la chute précipitée du baril de brut, d’un peu moins de 10 dollars.
“D’une manière générale, l’évolution du dollar et des matières premières a dirigé l’évolution du marché boursier”, explique Michael James, de Wedbush Morgan Securities.
Une monnaie américaine affaiblie avait rendu plus attractifs les actifs libellés en dollars, et ouvert l’appétit des investisseurs pour les investissements dit risqués (plus rémunérateurs).
Le raffermissement du dollar et le repli des prix de l’énergie ont poussé les investisseurs à revoir la part de prise de risque dans leurs portefeuilles.
“C’est une combinaison entre un potentiel réel impact sur les résultats (des prix élevés des matières premières, ndlr), la valorisation des actions — ce que les investisseurs sont prêts à payer — et une certaine nervosité à l’approche de la fin du programme de rachats de titres” de la banque centrale américaine, destiné à soutenir l’économie, explique Gina Martin.
La frilosité des investisseurs a été encouragée par des indicateurs mitigés, comme l’indice ISM dans les services publiés mercredi ou des rapports préliminaires sur l’emploi parus avant les chiffres officiels vendredi.
Ces derniers ont tout de même “calmé les nerfs des investisseurs”, note Michael James, avec des créations nettes d’emplois supérieures aux attentes malgré un taux de chômage qui est remonté à 9,0%.
En baisse au cours des quatre premières séances de la semaine, le marché a terminé la semaine sur une note positive.
Confronté à un chômage persistant et des prix de l’essence élevés, le consommateur américain restait au coeur des inquiétudes du marché. L’indice de confiance de l’université du Michigan portant sur le mois de mai et publié vendredi prochain sera donc scruté.
La fin de la semaine sera plus susceptible de faire réagir le marché, selon Gina Martin, avec jeudi et vendredi les prix à la production et à la consommation pour avril, “étant donné l’obsession pour l’inflation, ces derniers temps”.
La hausse des prix, et l’attitude des banques centrales pour y remédier, concentrent l’attention des investisseurs. Plusieurs gouverneurs régionaux de la Réserve fédérale doivent justement s’exprimer la semaine prochaine aux Etats-Unis.
Quelques résultats sont encore attendus alors que la saison des publications trimestrielles s’étiole, notamment ceux du groupe de médias Disney mardi et de l’équipementier Cisco mercredi.
Un calendrier peu chargé n’est pas forcément synonyme de calme sur le marché, préviennent les analystes.
“On va certainement continuer à voir de la volatilité”, pronostique Michael James, notamment selon l’évolution des marchés de matières premières. Le baril de pétrole a encore subi de fortes pertes vendredi.