ée en service le 8 mai 2011 (Photo : Farouk Batiche) |
[08/05/2011 14:56:20] ALGER (AFP) Après deux ans de retard, le tramway d’Alger est entré en service dimanche sur un premier tronçon de 7,2 km reliant des quartiers Est densément peuplés, ce qui permet d’alléger la très dense circulation mais au prix d’un paysage urbain défiguré.
Le coup de sifflet a été lancé une heure après l’horaire prévu en raison d’une panne électrique, selon la radio Chaîne III, mais le premier tramway a bien commencé à rouler à la mi-journée.
A son bord le ministre des Transports Amar Tou, les responsables algériens de l’Entreprise du Métro d’Alger (EMA) et l’exploitant Etablissement de Transport Urbain et Suburbain d’Alger (ETUSA) et du français Alstom qui met en service son tramway vedette Citadis.
“Un tramway tout aussi performant que celui de Paris, de Bordeaux, de Toulouse ou de Reims”, a souligné un porte-parole d’Alstom Eric Lenoir, entouré d’une foule d’habitants de cette zone d’immeubles neufs de Bordj el Kiffan.
Et de fait, les rames, de couleur bleu ciel, sont identiques à celles de leurs soeurs françaises.
érien des Transports Amar Tou pose le 8 mai 2011 dans le tramway mis en service à Alger (Photo : Farouk Batiche) |
Prévue pour 2009, la mise en service du tronçon a commencé entre le quartier de Bab Ezzouar, proche de l’aéroport, et Bordj el Kiffan, un ancien quartier touristique connu pour ses grillades et ses glaces aujourd’hui partiellement détruit par la ligne de tramway.
Composé de 13 stations, ce tronçon est doté de 12 rames, qui transporteront quotidiennement entre 10.000 et 15.000 personnes au prix de 20 dinars (0,2 cent d’euro) le billet, de six heures du matin à 21h.
A terme, le tramway roulera sur 23 km jusqu’au quartier de Hussein Dey à Dergana dans l’est et devrait coûter au final 35 milliards de DA (350 millions d’euros) avec ses 38 stations.
“Il n’y a pas de délai fixé pour l’achèvement du projet, nous avançons en fonction de la réalité sur le terrain”, explique-t-on chez Alstom.
Le ministre des Transports Amar Tou a expliqué que s’agissant d’une vieille ville, “les infrastructures souterraines découvertes sont souvent en mauvais état. Il faut donc les réparer, intégrer les travaux et accepter les délais, et c’est cela la partie la plus difficile”.
à Alger le 8 mai 2011 (Photo : Farouk Batiche) |
L’objectif, a-t-il poursuivi, est de mettre un place un programme de transport complet avec des “relais entre téléphérique, métro, tramway et transport par bus”.
L’entrée en service du métro est prévue, a-t-il indiqué, pour le 31 octobre et “les deux projets devraient se compléter”.
Le métro d’Alger est en construction depuis des décennies mais les autorités, avec leurs partenaires français et allemand notamment, ont maintenant mis les bouchées doubles.
Alger, métropole de quelque trois millions d’habitants, qui s’étend sur plusieurs collines, est desservie par quatre téléphériques et un réseau d’autobus, évalué à 3.454 unités, selon le ministère des Transports.
Ce réseau est largement insuffisant alors qu’Alger est constamment embouteillée par un parc automobile d’au moins 1,360 million de voitures, sur 5,5 millions que compte l’ensemble du pays, selon la même source.
Ces travaux n’ont pas fait que des heureux. Le journal en ligne Le Matin.DZ dresse un réquisitoire contre le projet jugeant que “la vie socio-commerciale de plusieurs quartiers a été réduite à néant par le chantier”.
Les travaux sont réalisés par les entreprises Alstom (France) pour la partie système ainsi que Todini (Italie) et ETRHB (Algérie) pour le génie civil. D’autres tramways sont en construction à Oran (ouest) et Constantine (centre).