L’ambassadrice américaine plénipotentiaire pour les Affaires de la femme, Melanne Verveer, a effectué une visite en Tunisie du 2 au 6 mai 2011 afin de promouvoir davantage le rôle de la femme dans la région d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Elle a participé à Tunis à la Conférence régionale sur le leadership de la femme au sein de la société civile, une initiative conjointe financée par les gouvernements américain et néerlandais, visant à renforcer le rôle de la participation civique de la femme dans les pays de la région du MENA.
Durant cette «visite inoubliable» dans la «Tunisie nouvelle qui a été l’étincelle de ce Printemps Arabe», Mme Melanne Verveer a rencontré des femmes tunisiennes de différents niveaux sociaux: des femmes d’affaires, des femmes du milieu associatif mais aussi des femmes impliquées dans la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique.
Lors d’une conférence de presse aux côtés de l’ambassadeur, M. Gordon Gray, elle n’a pas tari d’éloges sur la femme tunisienne, sa condition et sa détermination à jouer un rôle actif dans la vie économique et politique du pays. Elle a d’ailleurs souligné «le rôle extrêmement important qu’ont les femmes à jouer dans le processus électoral».
De par sa mission depuis 2 ans, Melanne Verveer est convaincue que les femmes doivent participer à la vie économique et politique afin de relever les défis sécuritaires, économiques, sociaux, environnementaux… Qui ne le serait pas! Et à travers la conférence à laquelle elle a participé, entourée de femmes de différents pays du MENA, elle nous a confié son enthousiasme face à une certaine «renaissance du rôle de la femme» dans ces pays.
Concernant la nomination d’une femme à la vice-présidence de la Haute instance, elle a caractérisé cette décision de «bon augure» et a fait remarquer que l’idée de la parité en Tunisie «a suscité l’intérêt de toute l’opinion publique mondiale»: cela représente “une grande réalisation pour l’égalité des femmes”, selon elle. Au niveau économique, la participation féminine joue un rôle important dans la croissance, mais en terme politique, c’est «une garantie de paix».
Concrètement, ses rencontres avec des ‘représentantes du genre féminin’ lui ont permis de mieux cerner leurs préoccupations : manque d’informations dans les médias concernant les élections, le processus électoral, les enjeux du code électoral, problèmes de cartes d’identité, et d’enregistrement sur les listes électorales (bref les problématiques électorales hors mécanisme technique du vote) mais aussi des besoins de formation en techniques de communication, vu le rôle qu’elles sont maintenant amenées à jouer sur la place publique.
Alors, une visiteuse américaine de plus en Tunisie depuis la Révolution ? Oui, clairement, mais elle a assuré de mettre en place des moyens pour faciliter des financements, des micro-crédits et également d’impliquer les femmes tunisiennes dans des réseaux à travers lesquels elles bénéficieraient d’expériences vécues d’autres femmes, en termes de transition démocratique, notamment.