La qualité de l’enseignement supérieur dans les universités tunisiennes concerne autant les étudiants et le corps enseignant que les entreprises privées et publiques puisque parler de la qualité de l’enseignement implique obligatoirement la mise en place d’un système d’évaluation qui aura pour but de remédier les défaillances afin de garantir un avenir professionnel plus promettant aux jeunes diplômés.
«Malheureusement, ce n’est plus le cas en Tunisie. La problématique de la qualité de l’enseignement supérieur s’est propagée d’une manière inquiétante avec notamment l’accroissement du nombre d’enseignants sans qu’il y ait une bonne formation qualitative ou pédagogique», estime Marouane Abassi, expert auprès de la Banque mondiale lors du séminaire organisé, vendredi 6 mai 2011, par l’AIESEC Carthage au CEPEX.
M. Abassi a, également, précisé que les institutions de l’enseignement supérieur souffrent d’un problème de management interne, «plusieurs acteurs dans le domaine de l’enseignement supérieur privilégient plutôt la quantité au détriment de la qualité ce qui explique d’ailleurs le faible taux d’encadrement au sein de ces institutions», ajoute-t-il.
En décortiquant les faiblesses du modèle de l’enseignement supérieur tunisien, Hedi Zaiem, professeur en économie à la Faculté de Tunis, a affirmé qu’«il n’est pas question aujourd’hui de faire marche arrière quant à l’adoption du système LMD qui inscrit la Tunisie dans les standards internationaux».
Toutefois, M. Zaiem a indiqué que ce système a été très mal appliqué, «la réforme a été faite dans la précipitation. Tout est allé beaucoup trop vite. Cela ne laisse pas indifférents certains responsables du ministère de l’Enseignement supérieur qui connaissaient pertinemment les défaillances du système LMD mais malheureusement ne faisaient rien pour les corriger», estime M. Zaiem.