Au cours d’un débat télévisé diffusé sur les trois chaînes nationales, Béji Caïd Essebsi, premier ministre du gouvernement provisoire, a allumé tous les feux rouges, après la reprise de manifestations accompagnées de violences, un feu allumé par Farhat Rajhi par Facebook interposé.
Farhat Rajhi, l’«irresponsable»
Intervenant sur les répercussions des déclarations de Farhat Rajhi, Béji Caïd Essebsi les a qualifiées de «dangereuses et dépourvues de tout fondement», d’une personne irresponsable et fourbe.
Il a ensuite expliqué qu’il l’a été écarté du ministère de l’Intérieur pour sa méconnaissance des rouages gouvernementaux et pour la médiocrité de son rendement, en citant l’exemple de la nomination d’un directeur général de sûreté nationale sans l’avis du gouvernement.
Il n’a pas écarté la possibilité que Rajhi soit victime d’une manipulation en faisant remarquer que «toutes ses déclarations sont venues affirmer son ignorance», en citant l’exemple de ses déclarations sur l’éventualité d’un coup d’Etat.
Il ajoutera que «Ces accusations sont très dangereuses et ont pour dessein de semer la zizanie et d’allumer le feu de la discorde dans le pays», a-t-il fait observé.
«La justice, a-t-il encore précisé, doit trancher au sujet de ces déclarations, dès lors que le département de la défense nationale a décidé de déposer plainte».
Dérive sécuritaire
Au sujet de la dérive sécuritaire dans la capitale et dans plusieurs villes du pays, Béji Caïd Essebsi a expliqué que la police subit actuellement « un choc psychologique et une crise de confiance», faisant état de la décision du ministère de l’Intérieur de poursuivre plusieurs agents dont leur implication dans des actes de violence contre des citoyens et des journalistes à la suite des manifestations organisées, à la fin de la semaine dernière dans la capitale, a été confirmée.
La guerre civile libyenne
Concernant la situation sécuritaire sur les frontières tuniso-libyennes, le Premier ministre a rappelé que la Tunisie a accueilli sur son territoire des frères libyens et leur a apporté toute l’assistance médicale nécessaire sans exclusion, démentant, à cet égard, les rumeurs autour d’une demande formulée par l’OTAN à la Tunisie, afin de lui accorder des facilités sur son territoire pour mener une opération militaire terrestre en Libye.
Alerte économie en danger
Le Premier ministre a encore une fois tiré la sonnette d’alarme, sur les dangers de la poursuite de la dérive sécuritaire, des mouvements de grèves, des Sit-in et des différents mouvements sociaux ; en rappelant la gravité de son impact sur l’ensemble de l’économie.
Il a rappelé la décision du gouvernement provisoire d’accorder la priorité aux régions intérieures dans les plans de développement et dans la création de grands projets à forte employabilité.