Trichet : les pays doivent peu à peu améliorer leur situation budgétaire

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ésident de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet, le 9 mai 2011 à Bâle (Photo : Fabrice Coffrini)

[09/05/2011 13:05:55] BALE (Suisse) (AFP) Les économies les plus développées, notamment en Europe, doivent améliorer “progressivement” leur situation budgétaire, a estimé lundi Jean-Claude Trichet, alors que la Grèce négocie l’élaboration d’un deuxième plan de soutien européen.

“La situation budgétaire dans les économies avancées doit être progressivement améliorée”, a expliqué M. Trichet en sa qualité de porte-parole du groupe des principales banques centrales, à l’issue d’une réunion à la Banque des règlements internationaux (BRI) à Bâle.

“Cela est vrai pour nous tous (et) cela inclut bien sûr l’Europe”, a souligné le patron de la Banque centrale européenne qui a cependant refusé de désigner un pays en particulier.

La situation budgétaire de la Grèce, dont la dette aura gonflé à 152% fin 2011, est revenue ces derniers jours sur le devant de l’actualité, les Européens envisageant d’apporter une aide supplémentaire à Athènes afin de se “substituer aux marchés en 2012”, a indiqué lundi à l’AFP une source européenne.

Le chef de la zone euro, Jean-Claude Juncker, avait estimé samedi que la Grèce nécessitait un “programme d’ajustement supplémentaire”.

Lors d’une réunion tenue en catimini vendredi soir à Luxembourg par les principaux acteurs de l’Union monétaire, la question d’efforts budgétaires supplémentaires à réaliser par le pays pour réduire ses déficits a été abordée, de même que les moyens de l’aider plus longtemps que prévu.

Interrogé sur cette réunion, M. Trichet a répondu qu’il s’en tenait “à ce que M. Junker a dit”.

“La situation budgétaire, particulièrement dans les économies avancées, est un dossier qui est important”, a poursuivi le Français, ajoutant qu’il n’y avait “aucune raison d’être complaisant” sur cette question.

Les marchés ont été affolés vendredi soir après l’annonce surprise par le journal allemand Der Spiegel que la Grèce pourrait quitter la zone euro, hypothèse démentie depuis par plusieurs responsables européens.

Concernant l’économie mondiale, M. Trichet a estimé que la reprise était “confirmée”. “Il y a des hauts et de bas et une certaine volatilité, mais la reprise mondiale est là. Il n’y a pas d’élément (laissant à penser) qu’il y aurait une double récession”, a-t-il insisté.

Le Japon, qui a été frappé en mars par un violent séisme et un tsunami dévastateur provoquant une catastrophe nucléaire, devrait quant à lui “fortement rebondir”, selon M. Trichet.

Le patron de la BCE a également évoqué les risques que représentent l’envolée des prix des matières premières et de l’énergie et des conséquences pour l’inflation, estimant que les banquiers centraux étaient “unis” pour ancrer l’accélération des prix.

Face à la nouvelle flambée du prix du pétrole, M. Trichet a indiqué que les représentants de l’Arabie saoudite avaient souligné à Bâle que leur pays était “prêt à fournir les marchés de façon appropriée”.

Après avoir dégringolé de plus de 15 dollars la semaine dernière, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a rebondi lundi à 112,37 dollars sur l’InterContinental Exchange (ICE) de Londres.