ordinateurs (Photo : JENS KALAENE) |
[10/05/2011 09:03:18] PARIS (AFP) Loin d’être cantonnées aux métiers manuels “classiques”, les formations en alternance se sont ouvertes à des secteurs en pointe comme l’informatique, pour le plus grand bonheur de Romain et Alexandre, “pas faits pour la fac”.
Ces élèves de Hitema (Ecole supérieure d’Informatique et de Management) qui dispense des formations allant jusqu’à Bac plus 5, ont tous deux tenté la voie universitaire.
“J’ai décroché, dans ce système où les enseignants filent après leurs cours. J’avais besoin de contact avec les formateurs”, explique Romain, en 1ère année de cycle d’ingénierie (Bac+3, post-BTS), comme Alexandre.
Alexandre avait entamé un cursus de biologie. Il a franchi le pas de la réorientation, mais pas à l’Université: “Que de la théorie, cela ne m’aurait pas plu. Avec cette formation, je mets en pratique. Ce que j’apprends d’un côté ne sort pas de l’autre”.
Et pour son travail d’apprenti dans le service informatique de PSA, il perçoit 63% du Smic.
“Le salaire d’un apprenti dépend de son âge, entre 53 et 75% du Smic”, explique la directrice d’Hitema, Geneviève Terrenoire. “Pour certains élèves c’est essentiel. On en a qui aident à payer le loyer familial…”
L’école, née avec l’expansion de l’internet, a une dizaine d’années et accueille environ 120 élèves par an.
“Il y a de réels besoins dans notre secteur”, souligne Mme Terrenoire.
Début avril, l’enquête annuelle à l’initiative de Pôle emploi sur les intentions de recrutement des entreprises pour l’année à venir a placé les “ingénieurs, cadres études et R&D informatique, responsables informatiques” dans les métiers les plus recherchés, avec des difficultés de recrutement supérieures à la moyenne.
“Si ce n’est 100%, au moins 90% de nos élèves trouvent un emploi. Les majorité restent dans l’entreprise où ils ont été apprentis. Celles-là nous disent: +on a investi dans ces jeunes, on les garde+”, affirme Geneviève Terrenoire.
“L’informatique est un métier de services qui continue de se développer. Et puis, les smartphones et applications liées ont donné un nouveau souffle au web”.
“De l’emploi, il y en a. Le plus dur, c’est de trouver les jeunes motivés”, souligne-t-elle, regrettant le désamour des jeunes filles pour la filière: son école en accueille une pour 25 ou 30 jeunes hommes.
“Nous n’avons pas de problèmes particuliers pour placer nos élèves”, confirme Celia Forini, représentante de l’école IP Formation lors d’un récent salon de l’alternance.
IP Formation, qui délivre des formations certifiantes et ouvre aussi à la rentrée un BTS, accueille un autre type d’alternants, jeunes ou moins jeunes — “souvent des geeks ou autodidactes” — en contrats de professionnalisation, “rémunérés entre 80 et 100% du Smic, selon l’âge, le type de bac et la convention avec l’entreprise”.
Récemment, Celia Forini a appelé “150 à 200” anciens élèves sortis depuis trois ans: “seuls 4 étaient au chômage”.
Seul problème: “certains embauchés ne sont pas toujours rémunérés à la hauteur de leurs compétences” et l’école se bat pour faire reconnaître une de ses certifications en Bac+5.
“On se sent parfois lésés par rapport aux écoles +classiques+, dont les élèves n’ont qu’une formation initiale, ne sont pas opérationnels”, explique-t-elle.
Celia, 22 ans, connaît son sujet: elle est en 3e année de marketing-négociation en alternance, employée par IP Formation.
L’alternance n’a pas de meilleure ambassadrice que cette jeune fille en rupture familiale. “Vu d’où je viens, je m’en sors bien. Grâce à l’alternance”.