Le recul de la production industrielle française augure une croissance molle en 2011

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ën, à Rennes, le 17 février 2011 (Photo : Damien Meyer)

[10/05/2011 12:16:02] PARIS (AFP) La perspective d’un essoufflement de la reprise et d’une croissance molle en 2011 en France est confirmée par le net recul de la production industrielle en mars, même si le premier trimestre reste un bon cru pour l’économie française.

Après quatre mois consécutifs de progression, dont 0,5% en février, la production industrielle s’est brusquement repliée de 0,9% en mars, a annoncé l’Insee mardi. Sur l’ensemble du premier trimestre 2011, elle progresse cependant encore de 2,1%.

Selon les économistes interrogés par l’AFP, ces chiffres permettent d’envisager une croissance soutenue au premier trimestre, de l’ordre de 0,5% à 0,6%. Mais ils annoncent aussi des lendemains qui déchantent avec, selon leurs estimations, de 1,4 à 1,8% de croissance annuelle contre 2% attendus par le gouvernement.

L’Insee dévoilera vendredi les chiffres de la croissance sur les trois premiers mois de 2011. Mais dans sa dernière note, publiée début avril, l’institut tablait de la même manière sur un ralentissement de la croissance à 0,4% au second trimestre contre 0,6% au premier.

“Le gouvernement va encore pouvoir sauter au plafond au premier trimestre mais on aura un deuxième et surtout un troisième trimestres difficiles avec l’effet retard de la hausse du baril de pétrole et de l’euro”, analyse Marc Touati, d’Assya Compagnie financière.

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évolution mensuelle depuis un an et par secteur

Dans le détail, la production de la seule industrie manufacturière, qui exclut l’activité minière et la construction, s’affiche également en recul en mars, de 1,0%, après une hausse de 0,9% en février, selon l’Insee. Sur l’ensemble du premier trimestre, elle progresse cependant de 3,0%.

“Les chiffres de mars, assez mauvais, confirment que l’industrie a mangé son pain blanc”, commente M. Touati, selon lequel, “après un redémarrage technique en 2010, l’économie française entame une phase de traversée du désert qui ne fait que commencer”.

Cette situation, modère-t-il, n’empêchera pas les chiffres de la croissance d’être “assez bons vendredi, autour de 0,5 ou 0,6%, sauf surprise”, compte tenu de la “forte corrélation” observée entre l’évolution de la production industrielle et celle du produit intérieur brut.

“Mais c’est un peu un l’arbre qui cache la forêt avec le ralentissement intervenu dès le mois de mars”, insiste Marc Touati.

Les deux moteurs de la consommation, l’automobile et le textile, commencent à fléchir, observe-t-il, avec un net recul de la production automobile qui a chuté de 4,3% en mars, plombée par la fin de la prime à la casse.

Quant aux “biens d’investissement” l’autre composante essentielle de la croissance, ils ont également reculé de 2,6% en mars. D’où une prévision de croissance qui, selon lui, ne dépassera pas 1,8% pour cette année.

Karine Berger (Euler Hermes), est à peu près sur la même ligne. La production de la quasi totalité des secteurs est en négatif en mars, “ce qui signifie que l’on entre dans une petite phase d’essoufflement de la reprise économique”, analyse-t-elle.

Pour autant, selon elle, “c’était prévu et, à ce stade, il n’y a pas lieu d’être alarmiste”. Karine Berger maintient ainsi sa prévision de 0,5% de croissance au premier trimestre et de 1,4% sur l’ensemble de 2011, “année de reprise mais à vitesse lente”.

Pour Camille de Williencourt (Natixis) aussi, les “prévisions de croissance restent assez bonnes au premier trimestre, à 0,6%”. Mais la baisse de la production industrielle en mars représente “un signe avancé d’un ralentisseent prochain de l’activité industrielle”. En termes de croissance, Natixis table ainsi sur 1,5% pour 2011.