Tunisiana réclame une plus grande transparence dans le secteur télécom

Le départ de Sami Zaoui du gouvernement intérimaire, après la démission de Mohamed Ghannouchi, Premier ministre de l’après-Ben Ali, en a frustré certains –qui attendaient beaucoup de l’entrée dans la sphère gouvernementale de ce polytechnicien- et inquiété au moins un: Yves Gauthier. Car, l’éphémère secrétaire d’Etat chargé des Technologies de la communication avait indiqué, lors d’une rencontre avec des journalistes, qu’il fera tout son possible pour supprimer toutes les distorsions qui existent dans le secteur des télécommunications, afin que les trois opérateurs téléphoniques soient à égalité avant la fin de l’année.

En outre, M. Zaoui avait laissé entendre que Tunisiana aurait sa licence en 2011, de même que Tunisie Télécom obtiendrait le feu vert pour la commercialisation de son offre dès la fin de l’exclusivité d’Orange Tunisie, tout en précisant que “l’exclusivité d’Orange Tunisie sur la 3G se terminera le 31 mars 2011”.

Des propos qui, reconnaît aujourd’hui M. Gauthier, «nous ont temporairement rassurés, puisque M. Zaoui est parti». Et c’est en partie pour cette raison que le patron de Tunisiana a envoyé plus tard une lettre au nouveau ministre des Technologies de la communication dans laquelle il demande, d’abord, des explications sur les modalités d’octroi d’une licence 3G à Tunisie Telecom. «Une nouvelle licence 3G, une deuxième a été attribuée, mais nous n’avons pas vu d’appel d’offres. Si cela a été une licence négociée, nous voudrions savoir sur quels critères et pourquoi nous n’avons pas été associés», s’interroge en particulier le directeur général de Tunisiana, dans une interview à Arabies.

Le DG de Tunisiana voudrait obtenir le plus tôt possible l’«accès à la technologie 3G qui nous permettra d’attendre sereinement la licence fixe» qui, d’après les termes du cahier de charge de la licence obtenue par Orange Tunisie, ne sera pas octroyée avant 2013.

Mais Yves Gauthier réclame aussi «qu’il y ait de la transparence» et espère voir enfin l’Instance Nationale de Télécommunications (INT) jouer un vrai rôle d’arbitre. «Ce n’est un secret pour personne qu’avant la révolution il y avait beaucoup d’interventionnisme auprès des institutions. Et je crois que dans un panorama à trois opérateurs, l’INT a un rôle très important d’arbitre à jouer. Elle doit être très indépendante par rapport au ministère, à l’Etat. Idem pour le Conseil de la Concurrence. Tunisiana a été un challenger, un nouvel arrivant et a eu besoin d’un régulateur. Maintenant nous entrons dans un système ouvert, démocratique et transparent dans lequel ces instances vont prendre beaucoup plus d’importance et de crédibilité», note le DG de Tunisiana.

– Tous les articles sur

Tunisiana

– Tous les articles sur

Orange Tunisie