érence de presse à Hambourg en novembre 2010 (Photo : Johannes Eisele) |
[11/05/2011 08:30:39] ZURICH (Suisse) (AFP) Google va saisir la plus haute autorité judiciaire suisse pour contester une décision d’un tribunal helvétique qui pourrait, selon le géant américain, l’obliger à fermer son service internet Street View dans la Confédération, a-t-il annoncé mercredi.
“Google va déposer recours auprès du tribunal fédéral contre l’arrêt du tribunal administratif fédéral (TAF) afin que Street View puisse continuer d’être offert en Suisse”, selon un communiqué.
Dans un arrêt rendu début avril, le tribunal administratif fédéral (TAF) avait estimé que Google devait “veiller à ce que tous les visages et plaques de contrôle soient rendus méconnaissables avant la publication des images sur l’internet”.
“Chacun a le droit à sa propre image” et “en principe, il est interdit de photographier quiconque sans son approbation”, avait rappelé le tribunal, selon lequel Google doit aussi veiller à “garantir” l’anonymat des personnes photographiées devant des “installations sensibles”.
Google, qui explique déjà veiller à flouter les visages et plaques d’immatriculation, a estimé que la décision du TAF risquait de provoquer la fermeture de Street View en Suisse, où plus de 1.000 sociétés et associations ont intégré cet outil à leur site internet.
Le TAF “a exigé un certain nombre de modifications radicales pour Street View en Suisse. Si Google était contraint d’appliquer cette directive, il serait malheureusement obligé de fermer ce service” dans le Confédération, a précisé le groupe.
“Nous reconnaissons que le tribunal se soucie de la sphère privée des personnes”, a indiqué le responsable de Google pour la Suisse, Patrick Warnking. Le géant de l’internet prend “la protection de la sphère privée extrêmement au sérieux”.
“Nous avons déjà mis en place des mesures pour protéger l?identité des personnes et véhicules apparaissant dans Street View et nous espérons sincèrement que cette procédure de recours le reconnaîtra”, a-t-il souligné.
Lancé en 2007, Street View fournit des vues panoramiques en trois dimensions de rues, permettant aux usagers de s’y déplacer virtuellement, mais ce service a déclenché une série de polémiques dans plusieurs pays.
En mai 2010, Google avait reconnu que les voitures parcourant les rues pour prendre des photos avaient collecté par inadvertance des données personnelles transmises par Wi-Fi dans la rue.
En France, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) a infligé une amende de 100.000 euros à Google pour avoir collecté des données privées avec Street View, tandis qu’en Belgique le groupe fait l’objet d’une enquête de la justice pour mes mêmes raisons.